« Le président américain a rendu un grand service à ses ennemis et a largement nui à ses alliés en déclenchant une vaste guerre commerciale simultanément sur plusieurs fronts et en exagérant les sanctions contre différents pays », a écrit Abdel Bari Atwan.
Le célèbre analyste des questions stratégiques du Moyen-Orient et rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, a évoqué, dans un article, les politiques économiques de Donald Trump pour conclure que s’il continuait à suivre de telles politiques, il ne lui resterait aucun autre allié en dehors d’Israël et de l’Arabie saoudite.
M.Atwan a ensuite fait allusion aux politiques économiques de Donald Trump vis-à-vis de la Turquie, de l’Iran, de la Russie, de la Corée du Nord, de la Chine et des pays européens, ajoutant qu’Israël se trouvait bel et bien derrière toutes ces restrictions et sanctions en raison de son influence majeure sur le président américain.
« La guerre économique qu’a déclenchée le président américain contre la Russie, la Turquie et l’Iran, trois pays faisant partie du processus de paix de Sotchi, renforce l’alliance qui existe entre ces pays et pousse également la Chine, le Pakistan et l’Inde à rejoindre cette alliance tripartite. Ceux-ci ont déjà fait part de leur décision de ne pas se conformer aux sanctions américaines visant Téhéran. Trump place l’Iran et la Turquie, en tant qu’États islamiques puissants au Moyen-Orient, parmi ses adversaires, alors que cela nuira sérieusement à son initiative de mettre en place une OTAN arabe fondée sur des principes sectaires », a souligné Abdel Bari Atwan.
Il s’est ensuite attardé sur un Pakistan dirigé par le nouveau Premier ministre Imran Khan, en disant que ce pays, lui aussi, ne respecterait pas les sanctions anti-iraniennes des États-Unis.
« Le porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères Mohammad Faisal a récemment annoncé que le Pakistan ne ferait aucun cas des sanctions anti-iraniennes des États-Unis et qu’il poursuivrait ses relations commerciales avec Téhéran. Il a réitéré que le Pakistan est un État indépendant et souverain qui définit ses politiques en vertu de ses intérêts ».
Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm a conclu que ce changement de cap soudain du Pakistan était la preuve de sa décision de sortir du camp saoudien et de s’aligner sur l’Iran contre Donald Trump et son administration.
Il a affirmé que la Malaisie, elle aussi, rejoindrait bientôt cette alliance anti-américaine, d’autant plus qu’elle a récemment retiré ses troupes de la guerre au Yémen.
« Ni sanction ni pression ne pourra contraindre l’Iran à courber l’échine face à Washington et anéantir l’influence iranienne dans les pays de la région. Ces pressions sont également bien loin de pouvoir imposer à Téhéran un nouvel accord nucléaire modifié ou de pouvoir renverser, voire ébranler le système politique en Iran ».
Atwan a souligné que les États-Unis n’étaient plus la seule puissance dominante au monde et qu’ils étaient désormais suivis de très près par d’autres puissances comme la Chine et la Russie ainsi que par des puissances nucléaires comme la Corée du Nord, le Pakistan et l’Inde.
« Si la Russie, l’Iran et la Turquie renforcent leur alliance face aux sanctions des États-Unis, ils seront certes la partie gagnante, brisant ainsi l’autorité américaine sur l’échiquier mondial. »
Selon Atwan, « le monde pourra continuer sa vie sans les dollars américains et sans le marché US ».
Il a ensuite assimilé les sanctions américaines à une sonnette d’alarme qui pourrait réveiller le monde entier pour qu’il se dresse devant les États-Unis et qu’il mette sur pied un nouveau système économique indépendant, fondé sur une gamme de monnaies nationales dont le dollar US ne ferait pas partie.
« Les politiques agressives du président américain ont suscité chez la communauté internationale une vague déferlante de haine et de colère à l’encontre des États-Unis. La colère contre les États-Unis se bornait auparavant au soutien de ce pays au régime israélien et aux conflits qu’ils avaient déclenchés en Irak et en Afghanistan, mais cette colère découle aujourd’hui de cette importante guerre économique à fronts multiples. »
Abdel Bari Atwan a conclu que cette tempête de colère anti-américaine risquait de donner naissance à une révolte visant directement le système en place aux États-Unis.
Source: PressTV