Quelque deux millions de musulmans effectueront à partir de dimanche le grand pèlerinage annuel à La Mecque, qui prend une dimension de plus en plus high-tech avec une multiplication d’applications mobiles pour aider les fidèles.
Près de 1,7 million de pèlerins sont déjà arrivés des quatre coins du monde, selon des chiffres officiels publiés jeudi. Pour se retrouver dans cet événement d’une ampleur gigantesque, les pèlerins bénéficient d’un nombre croissant d’applications, en différentes langues, sur leurs téléphones portables.
Les rituels commenceront dimanche et s’étaleront jusqu’à vendredi sous un soleil brûlant avec des températures dépassant les 40 degrés celsius.
En attendant, des centaines de milliers de pèlerins continuent d’affluer vers la ville sainte de La Mecque où les groupes portent des couleurs différentes selon leur pays d’origine, pour éviter de se perdre.
Certains pèlerins poussent leurs parents âgés sur des fauteuils roulants, tandis que d’autres s’arrêtent pour acheter une glace ou avoir une discussion vidéo avec des proches à l’autre bout de la planète.
Pour beaucoup, il s’agit de leur premier voyage à l’étranger.
« Rêve d’enfance »
De nombreux fidèles sont visiblement émus d’être si proches de la Kaaba, cette construction cubique au milieu de la Grande mosquée de La Mecque, considérée comme le saint des saints de ce lieu sacré.
« Quand j’ai vu la Kaaba, vraiment, j’étais comme une plume », dit Famé Diouf, une Sénégalaise venue d’Amsterdam, en précisant qu’elle a « pleuré ».
« C’était mon rêve depuis l’enfance », renchérit Raja Amjad Hussein, arrivé du Pakistan. « Je n’ai pas de mots pour expliquer mes sentiments », dit ce quadragénaire à l’AFP.
« Pour chaque musulman, c’est le plus grand rêve de sa vie de voir la Kaaba et de prier pour soi-même et pour toute la nation musulmane ».
Le hajj commence par l' »Ihram », la sacralisation. Le fidèle ne doit porter que des pièces de tissu non cousues. Les femmes doivent être vêtues d’une robe ample avec seulement le visage et les mains exposées.
Les pèlerins tournent autour de la Kaaba pour le rite appelé le « Tawâf » avant de se rendre sur la plaine de Mina et d’effectuer l’ascension du Mont Arafat, à l’est de la Mecque, moment fort du hajj.
Le pèlerinage se termine par l’Aïd al-Adha, une fête de trois jours suivie par le rituel de la « lapidation de Satan ».
« Smart hajj »
Cette année, les autorités saoudiennes ont lancé une initiative appelée « smart hajj », avec des applications pour aider les pèlerins à trouver leur chemin ou obtenir des soins médicaux d’urgence auprès du Croissant-Rouge saoudien.
Les autorités sont aussi en mesure de localiser les pèlerins grâce à l’application.
Le ministère du Pèlerinage gère également l’application « Manasikana » qui fournit une traduction pour les fidèles ne parlant ni arabe ni anglais.
Le pèlerinage de 2018 s’inscrit dans un contexte de répression croissante des opposants en Arabie saoudite, une monarchie absolue qui mène pourtant une vaste campagne pour améliorer son image dans le monde avec l’annonce d’une multitude de réformes.
Source: Avec AFP