Pour la 23e semaine consécutive, des milliers de palestiniens ont organisé des manifestations à la frontière avec les territoires occupés, dans le cadre de la Marche du grand retour.
Plus de 200 Palestiniens ont été blessés vendredi lors de manifestations en Cisjordanie et le long de la clôture séparant les territoires occupés de la bande de Gaza, ont rapporté des sources médicales.
Dans le village de Ras Karkar, en Cisjordanie occupée, plusieurs centaines de Palestiniens ont manifesté contre la légalisation d’une colonie juive sur des terres palestiniennes. Des manifestants ont jeté des pierres sur les militaires de l’occupation qui ont tiré à leur tour des gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, blessant une dizaine de personnes, a-t-on précisé de mêmes sources.
Dans la bande de Gaza, plusieurs milliers de Palestiniens se sont massés près de la clôture dans le cadre des manifestations hebdomadaires lancées le 30 mars dernier pour réclamer le droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948.
Selon des sources médicales à Gaza, 180 Palestiniens ont été blessés, dont un tiers par des tirs à balles réelles.
Les manifestations de la Marche du grand retour ont été initiées par les Palestiniens de la bande de Gaza à l’occasion de la Journée de la Terre, le 30 mars. Depuis, 171 palestiniens ont été tués tandis que 18 000 autres ont été blessés par les forces d’occupation israéliennes.
Alors que les autorités d’occupation commencent à reconnaître leur incapacité de contrer le Hamas dans la bande de Gaza, le mouvement de résistance palestinien a déclaré que la Marche du grand retour se poursuivrait dans la bande de Gaza jusqu’à ce que soient prises en compte les revendications du peuple palestinien.
Washington ne financera plus l’UNRWA
Et puis dans une tentative de liquider le droit du retour des réfugiés palestiniens, l’administration américaine a annoncé vendredi qu’elle ne financerait plus l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Après avoir «attentivement examiné la question», le gouvernement «a décidé que les Etats-Unis ne feraient pas de contribution supplémentaire à l’UNRWA», a annoncé la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert dans un communiqué.
«Lorsque nous avons fait une contribution américaine de 60 millions de dollars en janvier, nous avions dit clairement que les Etats-Unis n’avaient pas l’intention de supporter la part très disproportionnée du fardeau des coûts de l’UNRWA, que nous avions pris en charge pendant de nombreuses années», a-t-elle rappelé. Cette contribution de 60 millions était déjà drastiquement en-deçà des versements passés des Etats-Unis, historiquement le principal pays donateur de l’UNRWA, qui avaient encore fourni 350 millions de dollars en 2017.
Le modèle de l’UNRWA mis en cause
«Les Etats-Unis ne vont plus promettre de financements supplémentaires pour cette opération irrémédiablement biaisée», a insisté Heather Nauert, accusant l’agence d’augmenter «sans fin et de manière exponentielle» le nombre de Palestiniens éligibles au statut de réfugié. Selon la diplomatie américaine, «ce n’est simplement pas viable».
La porte-parole a prétendu que les autorités américaines étaient «conscientes et profondément préoccupées par l’impact» de cette situation «sur les Palestiniens innocents, notamment les élèves».
Cette annonce intervient une semaine après la décision américaine d’annuler plus de 200 millions de dollars d’aide bilatérale aux Palestiniens.
Source: Avec Agences