L’Inde et les États-Unis feront l’an prochain des exercices militaires conjoints sur terre, mer et air, a annoncé jeudi à la presse le ministre indien de la Défense Nirmala Sitharaman.
«Nous avons décidé de mener pour la première fois en 2019 des exercices conjoints (terre, air, mer) avec les États-Unis au large des côtes orientales de l’Inde», a déclaré le ministre.
Nirmala Sitharaman s’exprimait à l’issue d’entretiens avec le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis. Le ministre indien des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, était également présent.
Les États-Unis déploient de grands efforts pour renforcer leurs liens avec l’Inde, Washington étant soucieux de développer des partenariats face au développement militaire et économique de la Chine dans la région.
L’Inde et les États-Unis ont également convenu de signer un accord qui permettra aux deux pays d’échanger rapidement et en toute sécurité des données militaires sensibles.
En dépit de la tonalité amicale du sommet, New Delhi et Washington ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur plusieurs sujets.
Washington avait qualifié en 2016 l’Inde de «partenaire majeur en matière de défense», ouvant la voie en matière d’achats d’armements.
Mais New Delhi met la dernière touche à l’achat de nouveaux systèmes d’armements avec Moscou, parmi lesquels des missiles sol-air à longue portée S-400.
Selon la législation américaine, des pays engagés dans des transactions avec le renseignement et la défense russes peuvent être soumis à des sanctions.
L’Inde a indiqué qu’elle demanderait à Washington une dérogation si les négociations avec les Russes sur les S-400 aboutissaient. Un responsable américain avait déclaré cependant la semaine dernière qu’il n’y avait aucune garantie dans ce sens.
Les ministres indiens et américains n’ont pas précisé si ce sujet avait été abordé lors de leurs entretiens.
Dans une allusion transparente aux nouvelles «Routes de la soie» proposées par Pékin, des projets d’infrastructures que la Chine finance largement, risquant de conduire certains pays à un endettement excessif, Mike Pompeo a assuré que les États-Unis et l’Inde feraient en sorte d’ «empêcher (les actes de) coercition économique extérieure».
M. Pompeo a fait également allusion au pétrole iranien dont dépend fortement l’Inde. Les États-Unis menacent de sanctions à partir du 4 novembre les pays qui continueront d’acheter du brut iranien.
«Nous examinerons des dérogations là où c’est approprié (…) mais nous considérons que les achats de brut iranien par tous les pays seront réduits à zéro, faute de quoi des sanctions seront imposées», a-t-il averti.
Source: AFP