Dans une tentative de la part de la Russie de neutraliser les prétextes occidentaux, Moscou a invité Washington à lui faire part des preuves factuelles confirmant que Damas aurait préparé une attaque chimique et lui a aussi proposé l’envoi d’experts de l’OIAC sur les lieux suspectés de renfermer des agents chimiques toxiques.
La Russie détient des preuves confirmant la préparation d’une attaque chimique par les terroristes dans la province d’Idleb, a déclaré le jeudi 6 septembre le ministère russe des Affaires étrangères par la voix de sa porte-parole, Maria Zakharova.
La diplomate a également répondu aux propos tenus plus tôt par Jim Jeffrey, conseiller spécial américain sur la Syrie. Ce dernier avait affirmé que son pays détenait les preuves que Damas aurait préparé une attaque chimique.
«Nous disposons de preuves apparentes attestant du fait que les terroristes préparent une attaque chimique, ce dont nous n’avons pas seulement parlé, mais avons aussi présenté des preuves factuelles. Si la partie américaine détient des preuves factuelles qui les dérangent, ils pourraient nous les envoyer, via des canaux bilatéraux, par exemple», a-t-elle déclaré lors d’un point presse, rapporte l’agence russe Sputnik.
«Personne n’a annulé la lutte antiterroriste en Syrie. C’est la tâche première», a-t-elle souligné.
Envoyer l’OIAC
Ce jour même, le représentant permanent de la Russie auprès de l’Onu a proposé de mener une inspection de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sur des sites où, selon les USA, pourraient se trouver des armes chimiques.
Les États-Unis doivent divulguer la liste des cibles qu’ils envisagent de frapper en Syrie, s’ils considèrent que des armes chimiques y sont stockées, a déclaré Vassili Nebenzia, intervenant lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.
Et d’ajouter que si ces sites étaient liés au stockage des armes chimiques, il fallait faire honneur au droit international et «transmettre ces informations à l’OIAC en vue d’une inspection».
«Nous le savons pour sûr, et nous avons fourni des informations appropriées à l’OIAC, que sur les territoires non contrôlées par les autorités syriennes ont été transportés […] des substances toxiques et des équipements nécessaires à perpétrer des provocations. Les radicaux ont suivi un entraînement spécial auprès des services spéciaux occidentaux», a fait noter Nebenzia, toujours selon Sputnik.
Et d’ajouter que les Casques blancs avaient déjà fait leur apparition à Idleb et que des dizaines d’enfants avaient été kidnappés dans le gouvernorat lui-même.
Nebenzia a par ailleurs attiré l’attention sur le fait que «simultanément, il y a une présence militaire de pays occidentaux clés près de la Syrie, leurs responsables font des déclarations agressives».
La réponse des Etats-Unis à la proposition russe se fait toujours attendre.
60% de la province d’Idleb se trouve depuis 2015 entre les mains des terroristes du Front al-Nosra et leur alliés, regroupés dans le cadre de la coalition Hayat tahrir al-Cham.
Y sont aussi entassés les éléments de groupes radicaux qui avaient refusé de se rendre aux forces gouvernementales syriennes lors des opérations antiterroristes dans les provinces d’Alep, de Homs, de la Ghouta orientale et du sud syrien, récemment. Des terroristes du Front al-Nosra et de Daech y avaient également été transférés depuis le sud et le sud-ouest de la Syrie dont le territoire a été complètement libéré des terroristes le long de la frontière israélienne et jordanienne.
Depuis que Damas a entamé les préparatifs pour libérer le province d’Idleb, les puissances occidentales mènent une campagne dans laquelle ils véhiculent que l’armée syrienne va perpétrer une attaque chimique et menaçant d’une offensive militaire.