La France a avancé de nouvelles raisons pour lesquelles elle s’oppose à l’opération militaire destinée à libérer la province d’Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, des groupes terroristes.
Elle ne souhaite pas que les miliciens jihadistes takfiristes soient délogés car leur dispersion mettrait en danger l’Europe.
Cette position a été exprimé par le ministre français des Affaires étrangères, lors d’une interview avec la chaine de télévision française BFM TV, le mardi 11 septembre, au cours de laquelle Jean-Yves Le Drian a mis en garde contre toute intervention militaire destinée à déloger les djihadistes de la province d’Idleb.
« Il ne faudrait pas risquer de disperser les milliers de soldats du djihad réfugiés dans la ville », a-t-il averti, rapporte le site de la télévision russe RT. Selon lui, une telle perspective mettait en danger la sécurité de l’Europe.
«Il y a un risque sécuritaire dans la mesure où dans cette zone se trouvent beaucoup de djihadistes, se réclamant plutôt d’Al-Qaïda, qui sont entre 10 000 et 15 000 et qui sont des risques pour demain, pour notre sécurité», a ainsi expliqué le ministre.
Admettant au passage que la province d’Idleb est un abri pour des milliers de terroristes, il a expliqué que ces derniers risquaient «de se trouver dispersés si l’offensive syrienne et russe se mettait en œuvre dans les conditions que l’on imagine aujourd’hui».
Raison pour laquelle, l’unique solution que le chef de la diplomatie française propose n’est autre que le statu quo. Du coup, il s’est ému de la «catastrophe humanitaire» que représenterait, selon lui, une intervention du gouvernement syrien à Idleb.
Lors de son interview, Le Drian a véhiculé une fois de plus la version des soi-disant attaques chimiques attribuées à Damas, a réitéré la «ligne rouge» française en la matière, et menacé Damas de nouvelles frappes.
Concernant cette présumée attaque, le Drian a rendu la balle aux Syriens et aux Russes. Ces derniers ont récemment affirmé avoir des preuves que l’attaque chimique est préparée par les groupes terroristes afin de justifier une intervention militaire occidentale
«Il apparaît qu’il y a une espèce de préparation psychologique par certains intervenants russes d’une utilisation de l’arme chimique, qu’ils mettraient sur le compte de groupes terroristes», a argué M. Le Drian.
Pointant du doigt l’allié de la Syrie, il a estimé que le pays avait plus à perdre qu’à gagner d’une offensive.
«Si la Russie prend le risque de renoncer à ses engagements de stabilisation de la zone d’Idleb, elle prend le risque aussi de se trouver totalement seule après un désastre dont il lui reviendra toutes les conséquences», a-t-il ainsi accusé.