Le site américain d’extrême-droite Breitbart a diffusé mercredi une vidéo interne à Google où l’on peut voir plusieurs de ses dirigeants, ainsi que des employés, regretter amèrement l’élection du républicain Donald Trump en 2016.
Cette publication intervient au moment où le président Trump et des parlementaires républicains accusent Google, Facebook ou Twitter de museler les voix conservatrices sur leur réseau et de favoriser les opinions progressistes.
Donald Trump a même accusé Google de truquer ses résultats de recherche.
Sur cette vidéo de plus d’une heure, on peut lire sur un écran géant au-dessus d’une estrade l’acronyme TGIF (« Thank God it’s Friday », terme qui désigne les réunions hebdomadaires entre direction et salariés chez Google) ainsi que « novembre 2016 », mois qui a vu l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
On peut y voir Sergueï Brin, cofondateur de Google et actuel président de sa maison mère Alphabet, dire au micro: « je sais que ce n’est probablement pas le plus joyeux +TGIF+ que nous ayons eu ».
« Beaucoup de gens ici sont pas mal contrariés et tristes à cause de l’élection », poursuit-il, le visage fermé. Et de poursuivre : « je trouve cette élection profondément blessante » et elle est « contraire à beaucoup des valeurs » de Google.
A plusieurs autres reprises, Sergueï Brin et d’autres responsables mais aussi des salariés expriment leur profonde déception, dont la directrice financière Ruth Porat, au bord des larmes.
Regrettant aussi le résultat des urnes, Eileen Naughton, responsable des ressources humaines, assure notamment que le groupe sera vigilant sur les questions d’immigration mais appelle aussi à la « tolérance » entre employés en interne, précisant que certains salariés conservateurs ont pu se sentir mal à l’aise.
Interrogé par un employé sur les moyens prévus par Google pour lutter contre la désinformation, le patron de Google Sundai Pichai répond que « nos investissements dans l’apprentissage des machines et l’intelligence artificielle sont une grosse opportunité dans ce domaine ».
« Rien de ce qui a été dit lors de cette réunion, ni dans aucune autre, ne laisse penser que le moindre biais politique influence la façon dont nous concevons ou gérons nos produits », a réagi Google dans un email à l’AFP, évoquant des « opinions personnelles ».
La semaine dernière, le PDG de Twitter a dû s’expliquer sur ce sujet devant des élus du Congrès tandis que le ministère de la Justice annonçait son intention de se pencher aussi sur ce thème.
Breitbart a été dirigé par Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump.
Source: AFP