L’Union européenne doit se rapprocher de la Chine face aux perturbations de l’ordre économique et politique mondial engendrées par l’Amérique de Donald Trump, a estimé vendredi à Pékin le nouvel ambassadeur de l’UE auprès de la Chine.
« Dans le triangle que forment les Etats-Unis, la Chine et l’Union (européenne), les trois plus grandes économies de la planète, l’urgence est au renforcement de la base du triangle que forment à mon avis l’Europe et la Chine », a déclaré Nicolas Chapuis lors d’une conférence de presse.
Le diplomate français, qui a pris ses fonctions cette semaine à Pékin, a été reçu à cette occasion par le président chinois Xi Jinping, au moment où la Chine est engagée dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
« L’UE et la Chine peuvent faire beaucoup pour atténuer les perturbations que nous constatons aujourd’hui dans le commerce et l’économie mondiale », a plaidé le représentant de Bruxelles, qui connaît bien la Chine pour y avoir été en poste à cinq reprises durant sa carrière dans la diplomatie française.
« La Chine étant un moteur de la croissance mondiale, toute perturbation de ce moteur nuira non seulement à la Chine mais aussi au reste du monde », a-t-il averti. « Coopérer avec la Chine est pour nous un impératif absolu ».
Bruxelles souhaite notamment travailler avec la Chine à une réforme de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à la conclusion d’accords sur l’investissement et les indications géographiques protégées, a-t-il dit.
L’administration Trump a imposé à Pékin des droits de douane punitifs début juillet et menace désormais de quadrupler la mise. Les Etats-Unis s’en sont pris aussi à l’UE en frappant ses exportations d’aluminium et d’acier.
Mais Washington a levé fin juillet sa menace de sanctionner les automobiles européennes, lors d’une visite à la Maison Blanche du président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker.
La Chine est également dans le collimateur de l’Union européenne qui lui reproche différents obstacles mis à l’importation de produits de l’UE. Les investissements d’entreprises chinoises dans l’UE ont en outre été critiqués ces dernières années au nom de la sécurité nationale dans plusieurs pays de l’Union.
« Nous ne voulons pas moins d’investissements chinois, nous en voulons davantage », a déclaré à ce propos M. Chapuis. « Mais nous voulons faire en sorte, tout comme la Chine, que ces investissements soient durables, qu’ils profitent aux peuples de nos pays et qu’ils ne nuisent pas à la sécurité nationale », a-t-il dit.
Source: AFP