Londres et Paris doivent annoncer jeudi la ratification d’un accord sur la mutualisation de la fabrication de missiles qui renforce la coopération en matière de Défense entre les deux capitales, en dépit du Brexit, a-t-on appris de source proche du dossier.
Il s’agit de la ratification et la mise en oeuvre d’un accord intergouvernemental signé en septembre 2015 qui autorise le fabricant de missiles MBDA, présent des deux côtés de la Manche, à réorganiser les tâches de ses bureaux d’études indépendamment du pays dans lequel ils se trouvent, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
L’accord va bien au-delà d’une coopération par programme, comme Londres et Paris avaient l’habitude de le faire jusqu’ici, mais établit une coopération par métier, a-t-elle précisé.
Jusqu’ici, France et Royaume-Uni, dans un souci de souveraineté nationale, concentraient chacun sur leur territoire les travaux de certains bureaux d’études sur des domaines sensibles du développement des missiles de MBDA, ce qui aboutissait à l’existence de doublons.
Désormais, les pays vont se répartir le travail par segments entiers et échanger leurs conclusions.
Ainsi, la conception des bancs d’essai serait installée dans un des deux pays tandis que celle concernant la liaison des données des serait établie dans l’autre.
Cela permettra à MBDA d’optimiser ses processus industriels et dégager assez de marges de manoeuvres pour rester compétitifs dans la Recherche et Développement, selon cette source.
L’accord concerne seulement MBDA, mais peut être répliqué à n’importe quel segment de l’industrie, a souligné la source.
MBDA, principal fournisseur de missiles tactiques en Europe et deuxième acteur mondial dans le domaine, est une filiale à part égale à hauteur de 37,5% entre le français Airbus et le britannique BAE Systems, le reste du capital (25%) étant entre les mains de l’italien Leonardo-Finmeccanica.
Il est composé de filiales basées principalement en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Allemagne.
Avec cet accord, les deux partenaires s’engagent également à ne pas interférer dans les exportations de l’autre, même lorsque leurs produits sont concurrents sur un même marché, a précisé la même source.
Cet accord est ratifié alors que le plus grand flou règne encore sur les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et le continent consécutif au référendum de juin sur le Brexit, mais aussi sur la forme que prendra leur relation une fois la séparation consommée.
Source: AFP