L’entité sioniste et les Etats-Unis ont mis en garde lundi soir la Russie contre son intention déclarée de fournir à l’armée syrienne des missiles sophistiqués avancés, prétendant que cette décision déstabiliserait davantage la région et augmenterait des tensions déjà élevées.
Le président russe Vladimir Poutine a informé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de la décision de fournir à la Syrie le système S-300 lors d’un appel téléphonique.
En réponse, « le Premier ministre a soutenu que fournir des systèmes d’armes avancés à des acteurs irresponsables amplifierait les dangers dans la région et qu’Israël continuera de se défendre ainsi que ses intérêts », a indiqué une déclaration du bureau du Premier ministre israélien.
Pendant la conversation téléphonique, Netanyahu a de nouveau rejeté les accusations sur l’implication de l’entité sioniste dans le crash de l’avion militaire russe Iliouchine Il-20, qui avait provoqué la mort des 15 militaires russes dans l’appareil.
De son côté, le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, a estimé lundi que le transfert russe à la Syrie de missiles antiaériens S-300 constituait une « escalade significative » de la part de Moscou, exprimant l’espoir d’un changement de décision.
« Toute arme supplémentaire destinée à soutenir Assad en ce moment ne fait que le garder dans une position où il menace la région… », a pour sa part estimé à la presse le ministre américain de la Défense Jim Mattis.
Tout ceci met le président syrien « dans une position où il peut, en gros, faire encore plus obstruction au règlement de ce conflit », a-t-il ajouté.
Plus tôt, la Russie a annoncé son intention de renforcer la défense antiaérienne de l’armée syrienne avec ses batteries S-300, à la suite de la destruction d’un avion russe après des frappes israéliennes en Syrie, ainsi que de brouiller certaines communications sur la Méditerranée.
« Nous sommes convaincus que la réalisation de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats », a déclaré le ministre de la Défense lors d’une déclaration diffusée à la télévision.
Vladimir Poutine s’est par ailleurs entretenu lundi soir avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et lui a déclaré qu’il rejetait la version israélienne de la destruction de l’avion, mettant en cause « précisément les actions » de l’armée israélienne malgré les démentis apportés, selon le Kremlin.
Lors de cet appel téléphonique avec le Premier ministre israélien, le président russe a également souligné que la décision de Moscou de renforcer la défense antiaérienne de son allié syrien était « adéquate au vu de la situation et (visait) avant tout à éviter toute menace potentielle pour la vie des militaires russes », a précisé le Kremlin dans un communiqué.
Moscou affirme que des F-16 israéliens ont utilisé l’avion russe comme couverture pour échapper aux tirs syriens. Selon le ministère russe de la Défense, l’Il-20 n’est pas parvenu à s’abriter dans une zone sûre lors du raid israélien, car l’entité sioniste avait communiqué à la Russie des informations erronées concernant la localisation des frappes.
Avec AFP + Sputnik