Le chef de la Commission islamique des droits de l’homme Abed Choudhury a critiqué les autorités nigérianes qui détiennent en prison sans aucune accusation le religieux chiite cheikh Zakzaky, et ce depuis le 13 décembre 2015.
Selon l’agence libanaise U-News, Choudhury a formulé ses critiques le mardi 18 septembre dernier, à Genève, lors d’un séminaire intitulé « Droits de l’homme au Nigéria: le cas de Cheikh Zakzaky », en marge de la 39ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
Il a rappelé ce qui s’était passé lors de l’attaque du 13 décembre 2015, lorsque l’armée nigériane a tué plus de 500 personnes dans une attaque contre une Hussainiya à Zarya, dans l’État de Kaduna, dans le nord du pays, puis a arrêté cheikh Ibrahim Zakzaky. Il avait auparavant été blessé grièvement.
Selon lui, les autorités n’ont pratiquement rien fait depuis l’attaque. Il leur reproche de ne pas avoir mis la lumière sur le chiffre réel de ceux qui ont été tuées et ceux qui sont toujours portés disparus.
Et M. Choudhury de révéler : « un millier de personnes sont portées disparues et on pense qu’elles ont été tuées. Le gouvernement a admis l’existence de l’une des fosses communes. Nous avons connaissance de plusieurs autres où toutes ces personnes ont été enterrées et que le gouvernement n’a pas reconnu … »
Il a condamné qu’il n’est pas prévu d’exhumer ces fosses communes, d’identifier ces personnes et de donner à leurs familles le sens de la justice.
« Il n’y a pas de projet pour le moment pour traduire en justice les responsables, sachant qu’il semble que les autorités nigérianes ont complètement échoué de traiter ce qui s’est passé pendant ces trois jours. Alors que cheikh Zakzaky reste en prison, n’a pas encore été jugé, une procédure judiciaire lui est infligée alors qu’il n’y a pas de sérieuses accusations portées contre lui », a-t-il conclu, rapporte U-News.