Le syndicat des employés de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens a annoncé jeudi la fermeture du siège de l’Unwra dans la bande de Gaza dès dimanche afin de protester contre les licenciements après l’arrêt des financements américains.
L’Unwra, qui vient en aide à des millions de Palestiniens dans les Territoires et dans la région, joue un rôle primordial dans l’enclave gazaouie, confrontée aux guerres, à la pauvreté et aux pénuries, et soumise aux blocus israélien et égyptien.
Washington, plus gros contributeur de son budget avec 350 millions de dollars versés en 2017, a annoncé fin août cesser tous ses financements, précipitant l’Unwra dans une grave crise financière.
L’agence onusienne a annoncé qu’en conséquence, elle supprimait 250 postes à Gaza et en Cisjordanie occupée, autre territoire palestinien, et que 500 postes ont été transformés en mi-temps.
En réponse, les employés gazaouis de l’Unwra ont fait grève lundi et leur syndicat a annoncé lors d’une conférence de presse jeudi la fermeture du siège de l’Unwra à Gaza à partir de dimanche, pour une durée indéterminée.
En outre, les employés sont invités à observer deux journées de grève mardi et mercredi prochain.
« Nous réaffirmons le caractère pacifique de nos actions syndicales », a précisé Amir al-Mashal, secrétaire général du syndicat des employés de l’Unwra à Gaza.
L’Unrwa fait travailler à Gaza 13.000 personnes qui en font vivre des dizaines de milliers d’autres dans l’enclave affligée par un des taux de chômage les plus élevés au monde: 53% en tout, et plus de 70% chez les jeunes, selon la Banque mondiale.
« Il n’y a pas d’argent pour les petits employés mais les (employés) étrangers eux sont payés » alors que leurs salaires sont bien plus élevés, dénonce Nadia Aid, 40 ans, dont le salaire d’assistante sociale fait vivre six enfants et son mari au chômage et dont le poste a été transformé en mi-temps.
« Où je vais trouver du travail moi, à 50 ans, à Gaza ? », demande Fatma Assi, dont le salaire fait vivre 10 personnes. « Après 14 ans à l’agence, ils n’ont pas le droit de me prendre mon travail », dit-elle, expliquant avoir reçu une lettre lui annonçant son licenciement.
Les Palestiniens ont vu dans l’arrêt du financement américain un alignement de plus, dans une longue liste, de l’administration Trump sur les positions du gouvernement israélien.
Israël a salué la démarche des Etats-Unis, qui ont justifié leur décision par le caractère « irrémédiablement biaisé » des activités de l’agence onusienne, selon eux.
L’administration américaine remet en cause la définition de réfugié palestinien adoptée par l’agence qui considère que chaque Palestinien qui a fui ou a été chassé de sa maison en 1948 lors de la création de l’entité sioniste ou l’usurpation de la Palestine a le droit à ce statut ainsi que ses descendants.
Source: Avec AFP