Les Etats-Unis, attaqués devant la Cour internationale de justice (CIJ) par l’Autorité palestinienne pour le transfert à alQods de leur ambassade en « Israël », ont annoncé mercredi qu’ils se retiraient d’un texte reconnaissant la compétence de cette haute juridiction en la matière.
Il s’agit d’une nouvelle attaque de l’administration républicaine de Donald Trump contre les juridictions et organisations internationales. Le président américain a lui-même violemment dénoncé la Cour pénale internationale (CPI) la semaine dernière à l’ONU.
« Le président a décidé le retrait des Etats-Unis du protocole facultatif de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, concernant le règlement des différends », a déclaré son conseiller à la sécurité nationale John Bolton devant la presse à la Maison Blanche, tout en assurant que Washington restait membre de la Convention elle-même. « Ceci est en lien avec la saisine du soi-disant Etat de Palestine contre les Etats-Unis », a-t-il précisé.
Donald Trump a annoncé fin 2017 la reconnaissance unilatérale d’alQods comme capitale d' »Israël », rompant avec le consensus observé par ses prédécesseurs et la communauté internationale, selon lequel le statut de la ville doit faire l’objet de négociations dans le cadre d’un accord de paix. Il a dans la foulée déménagé l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.
L’Autorité palestinienne a annoncé samedi avoir saisi la CIJ pour « violation du droit international », sur la base de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961. Un protocole facultatif de cette convention internationale, signé et ratifié par les Etats-Unis, reconnaît la « juridiction obligatoire de la CIJ pour la solution de tous les différends » touchant son « interprétation » ou « application ». C’est donc de ce protocole que les Etats-Unis ont annoncé mercredi leur retrait, déniant à la juridiction des Nations unies, qui siège à La Haye, toute compétence dans cette affaire.
De la même manière, Washington ne reconnaissait pas la compétence de la CIJ dans la plainte de l’Iran contre les sanctions américaines. « La Cour a permis à l’Iran de l’utiliser comme outil de sa propagande », a protesté John Bolton après une décision ordonnant au gouvernement américain de suspendre les sanctions visant des biens « à des fins humanitaires ». « Nous allons commencer à passer en revue tous les accords internationaux qui risquent d’exposer les Etats-Unis à la compétence prétendument contraignante de la Cour internationale de justice dans la résolution de différends », a également fait savoir le conseiller de Donald Trump. « Les Etats-Unis ne vont pas rester les bras croisés face à des plaintes politisées ».
Source: AFP