Quelques heures après le discours du président turc Recep Tayyip Erdogan devant le parlement turc, son conseiller principal, Ilnur Çevik a accusé, le 23 octobre, le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane d’être directement impliqué dans l’assassinat du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi.
Et selon Çevik, l’administration Trump tente d’instrumentaliser le prince saoudien dans le cadre de ses projets anti-iraniens.
Dans une note publiée dans le quotidien turc, Daily Sabah intitulée : « The world does not believe the Saudis », Ilnur Çevik écrit : « Comme une malédiction, l’assassinat de Khashoggi hantera Mohammad ben Salmane tout au long de son parcours pour devenir le roi de l’Arabie saoudite. »
Il rappelle que pendant des jours, les Saoudiens ont nié l’assassinat et même la disparition de Jamal Khashoggi.
« Personne n’a été convaincu par l’histoire que les Saoudiens tentaient de vendre. Et, au fur et à mesure que l’enquête de grande ampleur sur cette affaire avançait, ils ont réalisé que leur histoire ne résisterait pas à un examen minutieux », souligne Ilnur Çevik.
Selon lui, les autorités saoudiennes n’ont pas eu d’autre choix que d’admettre que Jamal Khashoggi est mort à l’intérieur du consulat suite à une bagarre et que le meurtre était le résultat d’une « négociation » qui avait mal tourné. Ils [les Saoudiens] ont également déclaré que le corps de Khashoggi avait été emporté par la mission saoudienne et remis à une personne « locale »; « Maintenant, personne ne sait ce qui est arrivé au corps du journaliste assassiné », conclut M. Çevik.
L’auteur estime que les responsables saoudiens doivent donner des explications à la communauté internationale et que « ce qui est triste, c’est qu’ils le font très mal. Leurs explications, leurs alibis et leurs déclarations regorgent de contradictions qui ne cessent d’ajouter à l’énorme fiasco auquel fait face Riyad ».
Ilnur Çevik rappelle que selon la version présentée par l’Arabie saoudite, les « négociateurs » (les 15 membres d’une équipe spéciale venue de Riyad) ont paniqué et ont essayé de se débarrasser du corps. D’après Çevik, le but de ceux qui présentent cette version est de suggérer que la famille royale, en particulier le prince héritier n’avait aucune connaissance des faits.
Ilnur Çevik écrit : « Pourtant, les contradictions et les failles dans les déclarations des autorités saoudiennes n’ont fait qu’empirer la situation sur la scène internationale. »
Il souligne aussi que les personnes soupçonnées d’avoir assassiné Jamal Khashoggi seraient des hommes de confiance du prince héritier.
« Ce sont eux qui ont réduit au silence des hommes d’affaires et d’autres membres de la famille royale pour aider Mohammad ben Salmane à créer son organisation totalitaire (…) La communauté internationale est convaincue que le prince héritier est impliqué dans cette affaire. »
Quant à la position des États-Unis sur l’affaire Khashoggi, Ilnur Çevik estime que le président américain pourrait essayer de défendre le prince héritier pour pouvoir après l’utiliser dans ses projets anti-iraniens.
Enfin Cevik affirme : « à partir de maintenant, où que le prince héritier aille, il sera considéré comme l’homme qui a le sang de Khashoggi sur les mains ».
Source: Avec PressTV