Des experts de l’ONU chargés des droits humains ont appelé lundi l’Arabie saoudite à stopper l’exécution « imminente » de six hommes condamnés pour des infractions commises, quand ils étaient mineurs, pendant les manifestations du Printemps arabe.
« Ali al-Nimr, Dawood al-Marhoon, Abdullah al-Zaher, Mujtaba al-Sweikat, Salman Qureish et Abdulkarim al-Hawaj risquent d’être exécutés de façon imminente », ont indiqué ces experts dans un communiqué.
« Ils ont été inculpés pour leur participation au Printemps arabe », a expliqué à l’AFP un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, précisant qu’ils avaient été condamnés par une cour spéciale chargée de se pencher sur des questions de « terrorisme ».
Dans la foulée du Printemps arabe, des manifestations antigouvernementales ont été organisées à partir de 2011 dans la Province orientale de l’Arabie saoudite, royaume à majorité sunnite où les chiites se disent discriminés. Les six condamnés avaient moins de 18 ans au moment des faits, ont relevé ces experts, parmi lesquels figurent notamment le Rapporteur sur la torture, la Rapporteuse sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et le président du Comité sur les droits de l’enfant. Les motifs d’inculpation pour lesquels ils ont été condamnés constituent une « criminalisation de l’exercice des droits fondamentaux, y compris la liberté de réunion et d’expression », ont-ils affirmé.
« Ils ont apparemment été torturés et maltraités, contraints d’avouer et privés d’une assistance juridique adéquate pendant leur procès », ont-ils ajouté.
Ils soulignent aussi que « la peine de mort et les exécutions pour des crimes commis par des personnes de moins de 18 ans au moment du délit sont contraires au droit et aux normes internationales ». « Dans ces circonstances, l’exécution de ces six personnes constituerait une exécution arbitraire », ont averti les experts, soulignant être en contact avec les autorités saoudiennes.
L’Arabie saoudite est un des pays qui procède au plus grand nombre d’exécutions dans le monde. Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia. Celle ci invoque la dissuasion comme argument clé pour justifier la peine capitale.
Source: AFP