Alors que les troupes turques et leurs alliés parmi les milices syriennes se trouvaient à la porte de la ville d’Al-Bab, au nord de la Syrie, et devaient l’occuper, tout s’est arrêté.
Selon le journal libanais assafir, la Russie a adressé un ultimatum à la Turquie lui faisant part que cette ville revenait au pouvoir syrien.
Cette mise en garde a eu lieu dans le cadre des discussions qui ont lieu durant ces derniers jours, et au cours desquels ont été rappelés les accords conclus entre les deux protagonistes sur la zone de déploiement des turcs dans la nord syrien, lors du lancement de l’offensive turque Bouclier de l’Euphrate, a révélé une source militaire syrienne pour le journal, assurant que la ville d’Al-Bab n’y faisait pas partie.
Il était conclu que les Turcs s’arrêtent sur une profondeur de 12 km depuis la ville de Jarablus, dans le but surtout de garantir une position avancée sur le sol syrien qui puisse permettre d’empêcher une continuité entre les deux régions prises par les Kurdes, Aïn al-Arab (Kobané) et Afrine et de surveiller les opérations de milices kurdes des Forces démocratiques syriennes soutenues par les Américains.
Les Iraniens aussi s’étaient entendus avec les Turcs sur cette limite des 12 km.
Non seulement les Turcs ont violé tous leurs engagements, mais de surcroit, ils ont décidé de placer la région de l’ouest de l’Euphrate sur la liste de leurs objectifs et sont passés outre de leur entente avec les Russes de cesser de soutenir les groupuscules armés qui s’activaient pour infiltrer Alep à partir de l’ouest.
La dernière tentative réalisée dans le cadre de la bataille baptisée Grande épopée d’Alep s’est soldée par un grand échec.
La source syrienne a indiqué pour Assafir que les Turcs qui n’ont jamais respecté aucun de leurs engagements tout au long de l’histoire, ont en franchissant la distance conclue, ramené à la surface le choix de l’entrée de l’armée syrienne dans la ville d’al-Bab.
Des messages syrien et russe ont été envoyés pour stopper la progression turque. Les syriens avaient alors menacé que toute avancée vers cette ville serait considérée comme une invasion qui nécessiterait l’intervention de l’armée.
De sources syrienne et turque, on assure séparément qu’une escadrille de chasseurs Mig-31 a encadré une escadrille d’avions turcs dans le ciel de cette région.
Et il est surtout question que les Russes ont livré aux syriens 6 avions de d’interception de type Mig-25 dans le cadre d’un contrat conclu en 2007. Des appareils qui peuvent voler à une vitesse de 3.000 km par heure, disposent d’un radar capable d’une couverture de 300 km alors que leurs missiles peuvent atteindre des cibles à quelque 200-300 km.
Les Américains semblent eux aussi hostiles à l’entrée des Turcs dans la ville d’Al-Bab, tout en refusant aussi leur participation dans la bataille de Raqqa, dont ils ont accordé la charge aux milices kurdes des FDS qu’ils ne cessent d’approvisionner en armements et en formateurs américains dépêchés vers Kobané.
Depuis, malgré le déploiement à quelques kilomètres d’al-Bab de quelques 250 chars et blindés turcs sur une ligne de 30 km de longueur, en plus des 5.500 soldats turcs, auxquels s’ajoutent toutes les milices syriennes qu’ils ont recyclés , aucune avancée n’a été signalée.
En outre, dans l’aéroport militaire de Kwayrès, l’Unité des forces spéciales de l’armée syrienne est sur ses gardes, dans l’attente de l’ordre de se rendre vers al-Bab. En même temps, est arrivé à la ville de Safira, au sud-est d’Alep un bataillon de blindés du Hezbollah, venus spécialement de Qousseir, la première ville qu’il avait libérée en 2013.