Le corps de Jamal Khashoggi, d’abord démembré d’après le procureur général d’Istanbul en charge de l’enquête, aurait été par la suite dissout à l’acide soit dans le consulat d’Arabie saoudite, soit dans la résidence du consul général saoudien située à proximité, écrit The Washington Post citant un haut fonctionnaire turc sous couvert d’anonymat.
D’après ce haut fonctionnaire, des preuves biologiques découvertes dans le jardin du consulat ont confirmé la théorie selon laquelle l’on se serait débarrassé du corps du journaliste près du lieu où il a été tué et démembré.
«Le corps de Khashoggi n’a pas eu besoin d’être enterré», a souligné le haut fonctionnaire, rapporte Sputnik.
Riyad a fini par reconnaître la mort du journaliste, disparu le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul. Les autorités saoudiennes assurent que Jamal Khashoggi a été tué dans une rixe et démentent avoir ordonné qu’il soit assassiné.
Les enquêteurs n’ont toujours pas retrouvé le corps du journaliste, qui s’était exilé l’an passé aux États-Unis et publiait régulièrement dans The Washington Post des tribunes critiques envers l’héritier du trône saoudien, le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud.
Le 31 octobre, le magistrat turc a annoncé que dès son arrivée au consulat saoudien à Istanbul, Jamal Khashoggi a été tué par strangulation, son corps a par la suite été démembré. Il a souligné le caractère «prémédité» de ce meurtre.
« Quelques semaines » avant de pouvoir sanctionner les responsables
Entre-temps, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a estimé jeudi qu’il faudrait encore « quelques semaines » avant que les Etats-Unis disposent de preuves suffisantes pour pouvoir imposer des sanctions aux personnes responsables de l’assassinat de Khashoggi.
« Nous continuons de comprendre la teneur des faits. Nous sommes en train d’examiner la mise en place de sanctions contre les personnes que nous avons été en mesure d’identifier à ce jour –qui ont participé à ce meurtre », a dit M. Pompeo sur la radio KMOX, cité par l’AFP.
Mais « cela va nous prendre probablement une poignée de semaines supplémentaires avant que nous ayons assez d’éléments pour réellement mettre ces sanctions en oeuvre, mais je pense que nous serons en mesure d’y arriver », a-t-il ajouté, rappelant que le président Donald Trump a affirmé que « nous allons demander des comptes aux personnes qui ont été impliquées dans la perpétration de ce crime ignoble ».
Relations stratégiques avec Ryad
Sur la radio américaine, le chef de la diplomatie américaine a cependant relevé que les Etats-Unis avaient « de profondes et longues relations stratégiques avec le royaume d’Arabie saoudite et, dans le même temps, le meurtre de Jamal Khashoggi dans le consulat en Turquie est inacceptable ».
« Nous ne le cautionnons pas et nous ne permettrons pas qu’il reste sans conséquences », a poursuivi M. Pompeo, soulignant néanmoins que les Etats-Unis avaient « l’intention de s’assurer que ces relations (avec Ryad) restent intactes ».
Source: Agences