Alors que le président français vient de retirer ses propos sur l’armée européenne, jugés trop indépendantiste au goût de Washington, l’Allemagne vient d’envoyer à Téhéran une délégation conduite par l’ex ministre des Affaires Etrangères, Sigmar Gabriel.
Il est vrai que l’Allemagne s’est distinguée depuis le retrait US de l’accord nucléaire de ses partenaires français et britannique par une certaine cohérence qui caractérise ses positions. S’il affirme vouloir préserver l’accord, l’Etat allemand est loin de « laisser à leur sort » les entreprises allemandes.
Une semaine après l’entrée en vigueur des sanctions pétrolières US contre l’Iran, la visite de la délégation allemande est bien significative.
Sigmar Gabriel est accompagné en effet d’une délégation économique composée de patrons de grandes entreprises allemande.
Sa visite intervient à un moment où la chancelière allemande, Angel Merkel, et son Parti chrétien-démocrate vivent des moments difficiles. Alors que la coalition des Partis chrétiens (chrétien-démocrate et chrétien-socialiste) en Bavière et en Hesse n’a laissé aucune marge de manœuvre à l’actuelle chancelière, Merkel a annoncé avoir l’intention de quitter le pouvoir d’ici 2021.
Bien que les conservateurs allemands aient d’ores-et-déjà engagé le dialogue avec Merkel pour décrocher le poste de la Chancelière, les sociaux-démocrates ont de leur côté l’intention de devenir les principaux acteurs politiques du pays.
Des personnalités telles que Sigmar Gabriel, Steinbrück, Frank Steinmeier et même Martin Schultz se voient donc potentiellement aptes à devenir chancelier. Ceci étant dit, Sigmar Gabriel semble plus motivé que les autres prétendants. Il ne faut pas oublier que Schultz, Steinbrück et Steinmeier ont déjà connu la défaite face à Merkel lors des élections générales.
Le futur chancelier a-t-il l’intention d’envoyer un signal fort aux électeurs?
La visite à Téhéran de Gabriel est son plus important déplacement après l’annonce du départ de Merkel du pouvoir. Gabriel semble avoir l’intention de « faire la différence » et de « redorer son blason sur la scène internationale en marquant des points dans un dossier infiniment complexe qu’est l’accord nucléaire. Mais quels pourraient être ces points? Implanter de grandes sociétés allemandes en Iran au plus fort des sanctions est un large défi lancé aux Américains.
Le 27 juin 2017, alors ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a rappelé le soutien appuyé de Berlin à l’accord nucléaire signé avec l’Iran: « La signature de l’accord nucléaire avec l’Iran a permis l’ouverture d’un nouveau chapitre et a exclu une possible confrontation militaire. L’Europe et surtout l’Allemagne prêtent une attention toute particulière au respect de l’accord nucléaire. »
Les hommes d’affaire allemands retournent en Iran alors que leurs homologues français à défaut d’un soutien étatique, cèdent des pans entiers des intérêts de la France aux Asiatiques.
Source: PressTV