Le gouvernement fédéral et le Kurdistan irakiens se sont mis d’accord pour reprendre l’exportation vers la Turquie du pétrole de la province de Kirkouk, reprise par Bagdad aux Kurdes il y a un an, a annoncé vendredi le ministère irakien du Pétrole.
Après plus d’un an de déconnexion, ils ont recommencé vendredi à acheminer du brut via un oléoduc kurde, parallèle au pipeline irakien désormais hors-service, pour des tests, a indiqué à l’AFP une source au sein de la North Oil Company (NOC), basée à Kirkouk.
Fin 2013, le Kurdistan avait court-circuité l’oléoduc irakien qui acheminait depuis les années 1980 sur 970 km le brut depuis Kirkouk vers le port turc de Ceyhan. Ils l’avaient débranché et connecté à sa place un oléoduc parallèle.
C’est via ce dernier que seront acheminés « 50.000 à 100.000 barils par jour de Kirkouk vers Ceyhan », a indiqué à l’AFP Assem Jihad, porte-parole du ministère, car l’oléoduc irakien a été rendu inutilisable par les violences et la vétusté.
« Il y a eu un accord préliminaire entre le gouvernement irakien et le gouvernement local du Kurdistan pour reprendre ces exportations », a-t-il précisé.
Pour le moment, l’oléoduc est en « phase de test », a expliqué à l’AFP la source au sein de la NOC. Vendredi « à 07H00 GMT, l’oléoduc a commencé à acheminer du brut à un débit de 50.000 barils par jour et cela va continuer pendant plusieurs jours pour garantir l’acheminement à terme de 80.000 b/j », a ajouté cette source.
A l’automne 2017, Bagdad avait envoyé ses blindés reprendre aux Kurdes les champs de pétrole de la province disputée de Kirkouk, frontalière du Kurdistan, dont ils s’étaient emparés au fil des ans.
Les cinq champs pétroliers de Bab Gargar, Havana, Bay Hassan, Jambour et Khabbaz ont une capacité de production de 420.000 b/j mais fonctionnaient jusqu’ici au ralenti faute de pouvoir exporter leur production.
Depuis la crise d’octobre 2017, la communauté internationale, Etats-Unis en tête, faisait pression sur Bagdad et Erbil pour parvenir à un accord. Le gouvernement fédéral nommé fin octobre passe pour plus consensuel sur l’épineuse question du pétrole et de la répartition de ses juteux revenus entre Bagdad et le Kurdistan.
Ces revenus –l’unique source de devises de l’Irak et qui représentent la quasi-totalité de son budget– ont atteint en octobre, grâce à la hausse des cours du brut, 7,52 milliards d’euros.
Source: AFP