Un influent sénateur américain a dénoncé mardi le choix de Donald Trump d’exonérer le prince héritier d’Arabie saoudite dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, estimant que le président avait joué le rôle d’une « agence de relations publiques ».
Trump a assuré mardi que la CIA n’avait « rien trouvé d’absolument certain » pour incriminer Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, dans le meurtre du journaliste, alors que selon la presse, l’enquête de l’agence de renseignement a établi que le prince héritier avait commandité le crime.
Le président américain a également affirmé dans un communiqué que les Etats-Unis entendaient « rester un partenaire inébranlable de l’Arabie saoudite ».
« Je n’aurais jamais penser voir le jour où la Maison Blanche ressemblerait à une agence de relations publiques pour le prince héritier saoudien », a écrit sur Twitter Bob Corker, le chef républicain de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat.
L’Arabie saoudite d’abord
D’autres sénateurs républicains ont aussi critiqué l’alignement de M. Trump sur la défense choisie par le royaume saoudien.
« Ce communiqué est l’Arabie saoudite d’abord, pas l’Amérique d’abord », a raillé Rand Paul, en référence au slogan régulièrement lancé par le président.
« Des +alliés proches+ ne planifient pas le meurtre d’un journaliste. Les +alliés proches+ n’attirent pas un de leurs citoyens dans un piège pour le tuer », a tweeté Jeff Flake, également républicain, mais très critique à l’égard du locataire de la Maison Blanche.
Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, avait estimé dimanche « impossible de croire » que le prince héritier saoudien ignorait les agissements de l’équipe envoyée en Turquie pour tuer Jamal Khashoggi.
Pour sa part, le PDG du Washington Post, Fred Ryan, a appelé le Congrès à « défendre les vraies valeurs et les intérêts durables de l’Amérique », accusant le milliardaire républicain de « mettre ses relations personnelles et intérêts commerciaux au-dessus des intérêts américains ».
L’ex-directeur de la CIA John Brennan a exhorté les parlementaires à « obtenir et déclassifier » les rapports du renseignement sur cet assassinat, « puisque M. Trump excelle par sa malhonnêteté ».
La sénatrice démocrate Jeanne Shaheen a elle dénoncé « l’habitude » du président « à donner raison à des dictateurs meurtriers plutôt qu’aux professionnels du renseignement américain ».
Jonathan Schanzer, de la Foundation for Defense of Democracies, a toutefois estimé que Donald Trump avait simplement « mis des mots » sur « la politique saoudienne observée par tous les autres présidents des États-Unis avant lui ».
Source: Agences