La délégation d’Ansarullah a informé M.Griffiths de « son refus à toute résolution onusienne qui ne met pas fin, d’une façon claire et définitive, à la guerre et au blocus», c’est ce qu’a révélé Salim al-Moughaless, un membre de la délégation d’Ansarullah, qui s’est entretenue avec l’émissaire onusien.
Et d’ajouter: «l’appel américain et occidental au rétablissement de la paix au Yémen ne fait pas suite aux conditions humanitaires et aux massacres commis contre le peuple yéménite».
« Ce mouvement urgent entre dans le cadre des pressions humanitaires exercées contre le régime saoudien surtout après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays en Turquie », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le dirigeant d’Ansarullah Mohammad Ali al-Houthi a dit espérer que « la visite de M. Griffiths à Hodeïda ne sera pas suivie par une escalade des opérations militaires de la part de la coalition de l’agression ».
Il a par ailleurs souhaité voir M. Griffiths formuler durant sa mission au Yémen des « propositions constructives répondant aux urgences économiques et humanitaires du pays et brossant les grands traits du processus de paix ».
Selon ce dirigeant qui préside le Conseil révolutionnaire suprême, M. Griffiths a eu après son arrivée mercredi à Sanaa des entretiens avec des responsables des forces yéménites.
Mercredi, le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a annoncé que des pourparlers de paix inter-yéménites se tiendront « tout début décembre » en Suède.
L’émissaire de l’ONU vendredi à Hodeïda
Entre-temps, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, est attendu vendredi à Hodeïda, point chaud de l’affrontement militaire entre forces yéménite (armée + Ansarullah) et mercenaires soutenus par la coalition saoudo-US, a indiqué jeudi une source de l’organisation internationale.
Cette visite donnera l’occasion à un « appel à une accalmie en pleines préparations des discussions de paix » en Suède, a déclaré cette source à l’AFP.
Griffiths est depuis mercredi à Sanaa pour tenter de progresser vers une solution de paix.
La ville portuaire de Hodeïda, dans l’ouest du Yémen, est située sur la mer Rouge et est essentielle pour l’acheminement de l’aide humanitaire et les importations du Yémen en général.
Elle est aux mains des forces yéménites qui contrôlent aussi la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du pays.
Après une offensive contre la ville lancée début novembre par les mercenaires, appuyés par l’Arabie et les Emirats, ils ont annoncé le 14 novembre une pause après leur échec pour favoriser les efforts de paix de l’ONU.
Mais la ville a connu cette semaine deux nuits de combats. Le calme est toutefois revenu jeudi.
Avec AlQuds al-Arabi + AFP