Le chef du renseignement américain Dan Coats se rend à Bruxelles pour convaincre les Européens que la Russie viole bien le traité de désarmement nucléaire INF, et qu’elle « menace » les pays de l’Otan.
« Je pars ce soir pour Bruxelles, pour une réunion totalement coordonnée des 29 pays de l’Otan », a indiqué mardi à des journalistes M. Coats, qui supervise l’ensemble des agences de renseignement américaines.
Il a précisé que les Etats-Unis avaient toujours l’intention de se retirer du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF). Conclu avec la Russie en 1987, ce dernier bannit les missiles nucléaires d’une portée allant de 500 à 5.000 kilomètres.
Aucune date n’a cependant encore été fixée pour un tel retrait, car Washington veut encore en discuter avec les Européens, qui s’inquiètent de la remise en cause d’un des plus importants accords de désarmement de la Guerre froide.
« Les services de renseignement ont conclu que la Russie avait testé, produit et déployé des missiles de croisière dont la portée est interdite par le traité », a indiqué M. Coats.
Il prétend que la Russie a testé les missiles interdits, appelés 9M729, sous couvert d’un programme de missiles autorisé par les traités internationaux.
« Nous pensons aussi que l’objectif de la Russie était de garder les Etats-Unis sous la contrainte (du traité) tout en développant et déployant discrètement une force de missiles illégaux qui menacent l’Europe », a-t-il ajouté.
« La Russie poursuit son programme et a équipé fin 2018 de multiples bataillons de missiles 9M729, ce qui représente une menace directe, conventionnelle et nucléaire, pour la plus grande partie de l’Europe et certaines parties de l’Asie », a-t-il également mis en garde.
Afin que Washington revienne sur sa décision de dénoncer le traité INF, il faudrait d’une part que la Russie « admette qu’elle a triché », puis détruise les missiles concernés, a dit M. Coats.
Mais la Russie n’a selon lui « montré aucun signe qu’elle était prête à admettre sa violation (du traité) et encore moins à revenir à un respect complet et vérifiable ».
Le président américain Donald Trump a annoncé le 20 octobre que les Etats-Unis allaient se retirer du traité INF, une décision loin de faire l’unanimité au sein de l’Alliance atlantique. L’Union européenne a ainsi demandé à « préserver ce traité crucial pour la sécurité ».
Source: Avec AFP