Pour l’éditorialiste de Rai al-Yaoum, en invitant le chef du bureau politique du Hamas à Moscou, le Kremlin reconnaît le rôle de la Résistance en tant qu’acteur politique du Proche-Orient. C’est une évolution majeure dans la mesure où la récente campagne anti-Résistance d’Israël à Gaza a tourné au fiasco et que les tirs de missiles palestiniens ont inclut des engins de fabrication russe.
Abdel Bari Atwan souligne que l’invitation faite par le Kremlin à Ismaïl Haniyeh de venir bientôt à Moscou est d’une grande importance car elle intervient après la récente victoire de la Résistance sur l’armée israélienne à Gaza. S’il est vrai que la Russie a décidé d’inviter un politicien plutôt qu’un commandant, « cela aussi a un sens » : en effet les Russes s’aperçoivent de l’échec qu’est le projet américain « Deal du siècle » et se permettent de s’engager dans l’un des dossiers les plus délicats du Moyen-Orient ne serait-ce que pour rivaliser avec les Américains et leur montrer que là aussi « ils peuvent faire l’impossible ».
La force de dissuasion israélienne n’est plus efficace. Les 500 missiles tirés en moins de six heures auront suffi pour mettre K.O. Israël.
Par ailleurs, l’initiative de Moscou d’inviter Ismaïl Haniyeh signifierait aussi la reconnaissance du rôle politique de la Résistance alors que les Américains et Israéliens ne cessent de le qualifier de « terroriste », allant de sanction en sanction à son égard. Moscou chercherait ainsi à transmettre un message au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui conseillant de mettre un terme à la monopolisation du pouvoir puisque la Palestine est aussi et surtout sa Résistance.
Cette invitation renverrait aussi un message clair à Israël et à ses complices qui imposent un blocus total à la bande de Gaza depuis 2007. Pour la Russie, la Résistance est une arme politique et militaire très efficace que l’Autorité palestinienne soutient simplement verbalement mais pas dans ses actions. Une donne qui selon Moscou devra changer.
« La Résistance a décidé de créer une véritable dissuasion militaire face aux occupants israéliens, ce dont semble tenir compte désormais la Russie, affichant une certaine méfiance à l’égard de l’Autorité autonome qui, 25 ans après le début des négociations de compromis avec Tel-Aviv, rame toujours dans le vide», a-t-il ajouté.
Mais cette visite est-elle également porteuse d’autres messages?
« La riposte de la Résistance à l’opération commando israélienne le 11 novembre à Khan Younès a pris de court les Israéliens qui ont découvert, bien à leurs dépens, l’existence d’un arsenal balistique palestinien de très haute précision et à dominance russe. La Russie semble désormais prête à coopérer davantage avec la Résistance palestinienne et c’est Israël qui devra s’en sentir bien inquiet, dit l’auteur.
Source: Press TV