Emmanuel Macron a eu une courte discussion vendredi en aparté avec le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, avec lequel il a évoqué l’affaire Khashoggi et le Yémen, selon l’Elysée, un aparté dont la vidéo était très commentée sur Twitter.
A l’issue d’une réunion au premier jour du G20 avec ses homologues européens, Emmanuel Macron « s’est rendu dans l’espace d’accueil de tous les chefs d’Etat. Il a vu Mohammed ben Salmane et a souhaité aller au devant de lui pour le voir et avoir une discussion très franche et ferme avec lui », ont rapporté les conseillers du chef de l’Etat français.
« Deux points ont été évoqués, la volonté des Européens sur l’affaire Kashoggi d’associer des experts internationaux à l’enquête en cours et la nécessité d’une solution politique au Yémen ».
Emmanuel Macron a également « évoqué le sujet du prix du pétrole et du rôle que l’Arabie Saoudite a à jouer dans son évolution ».
Divers médias ont répercuté sur Twitter une vidéo de quelques minutes de cet entretien, dont la source originale restait pour l’heure indéterminée.
On y voit un « MBS » à l’expression plutôt neutre, qui lâche à un moment un petit rire lorsqu’il aperçoit la caméra. Et un Emmanuel Macron plutôt tendu.
Plusieurs journalistes de l’AFP ont pu distinguer des bribes du dialogue en anglais, couvert par le bruit ambiant et des annonces au haut-parleur des organisateurs du sommet, mais sans pouvoir dire à quoi exactement ces paroles font référence.
« Ne vous inquiétez pas », dit le prince. « Je suis inquiet », répond Emmanuel Macron.
« Vous ne m’écoutez jamais », lance aussi le président français. « Bien sûr que j’écouterai », rétorque le prince héritier saoudien.
La présidence française, ne disposant pas elle-même d’un meilleur enregistrement de la conversation, précise qu' »aucun autre échange n’est prévu ».
C’est le premier tête-à-tête entre les deux hommes depuis l’annonce de la disparition du journaliste dans le consulat saoudien à Istanbul.
C’est aussi la première grande sortie du prince héritier saoudien depuis l’assassinat de ce critique du régime, qu’il est soupçonné, voire accusé, d’avoir commandité.
Source: Avec AFP