Le Hezbollah a fermement condamné les mesures musclées qui ont été prises, le week-end dernier, par les Forces de sécurité intérieure (FSI) contre le fief de l’ex-ministre et chef du parti Al-Tawhid al-Arabi, Wiam Wahhab. Alors que ce dernier assure que c’est son secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah qui a protégé les Druzes de la montagne.
« Ce qui s’est passé à al-Jahiliyyat et cette force qui est venue de cette manière avec autant d’armes et d’ampleur, n’avait pas pour but de l’informer mais son but était certes bien plus grand », a déclaré le membre du bureau politique du Hezbollah Mahmoud Kmati, le lundi 3 décembre, qui s’était rendu à la tête d’une délégation en visite à al-Jahiliyat, située dans la région druze du Chouf, dans la mouhafazat du Mont-Liban.
Le samedi 30 novembre après-midi, un convoi formé de plusieurs dizaines de véhicules appartenant à la branche des renseignements des FSI, un service connu pour sa fidélité pour le courant du Futur, s’était rendu dans cette localité, pour informer Wahhab qu’il est sous le coup d’un mandat d’interpellation émis par la Cour de cassation, pour des propos injuriant et diffamatoires qu’il aurait tenus à l’encontre du Premier ministre libanais en charge de la formation du gouvernement Saad Hariri..
« C’est une fausse décision qui aurait pu provoquer une zizanie. Celui qui la prise voulait peut-être ceci… cette action est certes suspecte quant à ses réelles intentions et aux objectifs convoités », a suspecté M. Kmati, rapporte la télévision al-Manar.
Il a présenté à Wahhab les condoléances du Hezbollah pour la mort de son garde du corps, Mohammaf Abou Diab. Ce dernier a été abattu d’une balle tirée par un élément des renseignements, selon la version de Wahhab. Alors que les FSI imputent son assassinat à ses partisans.
Et M. Kmati de poursuivre : « la juridiction devrait rester à l’écart de toute politisation. De même pour les services de sécurité devraient rester loin du spectre politique ». Selon lui, le Hezbollah ne s’immisce pas dans les positions de ses alliés quand bien même il ne les approuve pas.
Lors d’une apparition télévisée, l’ex ministre druze avait accusé Saad Hariri et son père défunt Rafic Hariri d’avoir pillé et causé la faillite du Liban par les politiques qu’ils ont exécutés. Utilisant surtout des termes injurieux à leur encontre.
Durant ces deniers jours, le Hezbollah a déployé des efforts immenses pour enterrer la discorde, a tenu à signaler le responsable du Hezbollah. Sans préciser lesquels.
« La scission politique est un fait accompli dans le pays. Il y a un axe qui a vaincu, celui de la résistance. Et un axe qui a été vaincu, celui de l’alliance entre les Américains et les régimes rétrogrades. Or au Liban, nous ne traitons pas les choses à la base de l’équation vainqueur/vaincu, mais compte tenu du partenariat national, pour sortir le Liban de sa crise politique et économique », a-t-il aussi affirmé.
Sayed Nasrallah a protégé les Druzes de la montagne
Quant à Wahhab, il a accusé les FSI et le courant du Futur d’avoir voulu le liquider dans le cadre d’un plan mis au point à l’avance et qu’ils se sont trompés en visant son garde du corps, qui lui ressemble.
Pour la télévision libanaise al-Mayadeen Tv, il a dit qu’un diplomate d’une ambassade arabe du Golfe était au courant de ce qui allait se passer à al-Jahiliyat. Ainsi que l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban qui selon lui, aurait incité les FSI à lancer l’assaut à al-Jahiliyat. L’ambassade d’Arabie à Beyrouth a nié les accusations de Wahhab selon lesquelles elle a elle aussi encouragé la Branche des renseignements à se rendre vers cette localité.
La balle qui a tué Abou Diab « a été tirée depuis 300 mètres », a-t-il assuré, selon le journal libanais an-Nahar. Estimant que ce meurtre restera marqué sur le front de Saad Hariri qu’il a qualifié d’homme « en faillite financière et politique ».
« Pour nous Saad Hariri est un criminel, nous voulons venger le sang de Mouhammad Abou Diab », a-t-il aussi réclamé. Wahhab avait auparavant affirmé qu’il s’en tiendrait à la Justice libanaise dans toute cette affaire.
Le dirigeant du Tawhid a en outre violemment critiqué le député druze Walid Joumblatt, l’accusant d’avoir donné son feu vert à l’assaut de Jahiliyat . « Il a violé une entente qui date depuis plusieurs siècles dictant qu’aucun d’entre nous ne devrait rester les mains croisées au cas où un druze fait l’objet d’une agression », lui a-t-il imputé.
Ce mardi, M. wahhab a tenu une énième fois à remercier le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah. « Il a protégé les Druzes de la montagne et a même sauvé les assaillants et les gens », a-t-il dit, depuis sa demeure à Jahiliyat.
Source: Divers