Le secrétaire américain à l’Energie, Rick Perry, a appelé mardi l’Irak à nouer des partenariats avec des entreprises américaines pour devenir autosuffisant en énergie, sur fond de sanctions de Washington contre l’Iran, dont Bagdad est fortement dépendant pour ses besoins énergétiques.
M. Perry s’exprimait à Badgad, où il participe à une conférence de deux jours avec la plus grande délégation commerciale américaine jamais venue en Irak.
« Il est temps pour l’Irak de sortir de sa dépendance (…) vis-à-vis de nations peu fiables qui aspirent à la domination et au contrôle », a-t-il déclaré, faisant référence à l’Iran.
« En travaillant ensemble, les Etats-Unis et l’Irak pourraient développer le pétrole irakien, le gaz et les industries hydrauliques », a-t-il affirmé.
L’Irak, fortement dépendant de l’Iran voisin pour son énergie et ses biens de consommation, est parvenu à négocier un délai avec les Etats-Unis pour ne pas se couper de son fournisseur iranien, sous le coup d’un nouveau train de sanctions de son ennemi américain.
Ce sursis, de 45 jours, s’achève la semaine prochaine. M. Perry ne s’est pas prononcé sur une éventuelle extension du délai accordé à Bagdad.
Au cours de sa visite, le responsable américain a rencontré le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi, qui a souligné « l’importance d’élargir » la coopération entre son pays et les Etats-Unis dans les domaines du pétrole, de l’énergie et du commerce.
M. Perry, qui a également rencontré le président irakien Barham Saleh, a aussi discuté avec les ministres irakiens de l’Energie et de l’Electricité, Thamer Abbas al-Ghadhban et Louaï al-Khatib.
Pour réhabiliter ses infrastructures, l’Irak a signé cette année des memorandums d’entente avec l’Allemand Siemens -10 milliards de dollars (8,9 milliards d’euros) – et l’Américain General Electric (GE) -15 milliards USD.
Un an après la victoire sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI), proclamée par Bagdad en décembre 2017, les Etats-Unis incitent les compagnies américaines à investir en Irak et le gouvernement irakien à leur ouvrir les portes.
La conférence à laquelle s’est rendue M. Perry vise ainsi à « montrer aux compagnies américaines que l’Irak est ouvert aux affaires », a déclaré Steve Lutes, de la Chambre de commerce américaine, qui organisait l’événement.
Mais en dépit de l’amélioration des conditions sécuritaires, les investisseurs restent réticents face à la bureaucratie et à la corruption en Irak, classé par l’ONG Transparency International au 12e rang mondial des pays les plus corrompus.
Source: AFP