Une semaine après l’affaire des tunnels découverts entre la Palestine occupée et le Liban, Israël recourt à ses alliés et aux instances internationales, pour obtenir une action contre le Liban, voire contre le Hezbollah.
Ses manœuvres réalisées sur fond de menaces verbales d’une offensive militaire contre le pays du cèdre, formulées au conditionnel, « si le Hezbollah attaque », semblent jusqu’à présent avoir peu de chances d’aboutir.
Déjà, selon le quotidien israélien Haaretz, les Etats-Unis lui ont refusé une demande d’imposer des sanctions contre le Liban et l’armée libanaise, afin de lui imputer la responsabilité de ces tunnels.
La demande avait été présentée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en personne, lors de sa rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, à Bruxelles, la semaine passée.
Washington a en revanche accepté de préparer des sanctions renforcées contre le Hezbollah. Un domaine où la marge de manœuvre américaine est bien limitée.
Il faudrait s’attendre à un revers aussi au sein du Conseil de sécurité que le gouvernement israélien voudrait amener à consacrer à cette affaire une séance de discussion, jusqu’à condamner le Hezbollah d’avoir violé l’accord 1701.
Certains de ses membres permanents sont réticents quant à adopter la version israélienne des faits. Dont la Russie, vers laquelle s’est rendue le mardi 11 décembre une délégation israélienne.
Face aux allégations selon lesquelles le Liban et le Hezbollah ont violé l’accord 1701, la partie russe pourrait très bien énumérer les violations israéliennes, dont, celles aériennes à hauteur de plus de 150 fois par mois, a expliqué pour al-Manar, un analyste vivant en Russie, Muslim Cheayto, qui est aussi le président du centre russo-arabe à Saint Pétersbourg. Une prévision d’autant plus valable que les relations entre les deux parties sont au plus mal depuis le crash de l’Il-20 en Syrie, imputé par Moscou à Tel Aviv.
Dans le prolongement de ce front, les dirigeants israéliens agissent sur celui de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul). Netanyahu a invité le mardi 11 décembre le vice Premier ministre italien Matteo Salvini, dont le pays préside cette force de 10.500 militaires, et lui fournit un millier d’entre eux. Après l’avoir emmené sur les lieux de l’opération israélienne, dans le nord, aux confins avec le Liban, il l’a pressé ce mercredi 12 décembre d’agir plus fermement contre le Liban.
L’entité sioniste voudrait que la mission de cette force ne se limite pas à la surveillance des activités du Hezbollah à la frontière, mais comprenne aussi la confrontation contre lui, rapporte le journal libanais al-Akhbar.
Une proposition qui ne fait nullement l’unanimité au sein des pays qui envoient leurs soldats au sud du Liban et qui risquent fort d’arrêter de le faire, selon le Jerusalem Post.
De même pour le quatrième front sur lequel Israël tente de porter atteinte au Hezbollah et qui ne lui est pas non plus garanti. Seuls certains partis politiques dans l’Union européenne réclament de placer la branche politique du Hezbollah sur sa liste terroriste, une ancienne demande que les dirigeants israéliens réclament chaque fois qu’ils se trouvent dans une mauvaise posture.
Profondément affecté par le revers militaire qui lui a été infligé dans la bande de Gaza et la crise du cabinet qui en a découlé, l’affaire des tunnels imputés au Hezbollah montre une fois de plus que le gouvernement israélien est à cours de choix et se trouve dans l’impasse.
Son recours aux instances internationales et à ses alliés américains et européens le confirme davantage.
Source: Divers