Mardi à 19h50, Chérif C., un ancien détenu radicalisé de 29 ans, ouvre le feu en plusieurs endroits du marché de Noël de Strasbourg, fréquenté chaque année par deux millions de visiteurs: deux personnes meurent et un blessé est en état de mort cérébrale.
Le récit des événements:
Tentative d’interpellation au matin
Une opération a lieu à son domicile dans le quartier des Poteries, dans l’ouest de la ville. Les enquêteurs sont sur la piste de cet individu radicalisé et connu pour des faits de droit commun, soupçonné d’être l’instigateur d’une tentative d’assassinat en août 2018 dans le cadre d’un vol qui aurait mal tourné.
Les enquêteurs ne trouvent pas sa trace, mais découvrent un important arsenal: une grenade défensive, une arme 22 Long Rifle chargée, des munitions et 4 couteaux.
Terreur au marché de Noël
Comme chaque début de soirée de décembre à Strasbourg, les allées du marché de Noël, dédale de quelque 300 chalets de bois qui vendent vin chaud et produits locaux dans le cœur de la ville, sont bondées.
Vers 19H50 (18h50 GMT), Chérif C. ouvre le feu sur des passants avec un pistolet automatique rue des Orfèvres, artère commerçante située à quelques dizaines de mètres de la cathédrale de Strasbourg.
Il évolue rapidement dans ce quartier piétonnisé de l’hypercentre, empruntant successivement plusieurs rues et ruelles.
Tout au long de son parcours, il tire avec son arme de poing et utilise un couteau pour blesser et donner la mort. De nombreuses personnes évacuent le centre-ville à la hâte, tandis que des témoins entendent l’assaillant crier « Allah Akbar ».
Sur son chemin, il croise quatre militaires assurant la sécurité du marché, alertés par les tirs. L’homme fait feu dans leur direction, la patrouille riposte et le blesse au bras, mais il parvient à s’échapper.
Chérif C. s’engouffre dans un taxi et quitte la « Grande-Ile » (le centre historique) peu après 20H00.
A 13H00 mercredi, un bilan faisait état de 2 morts, une personne en état de mort cérébrale et 12 blessés dont plusieurs en urgence absolue.
La fuite
Selon le récit d’une source proche du dossier, Chérif C. a été déposé en taxi dans le quartier du Neudorf, dans le sud de la ville.
Entendu comme témoin, le chauffeur de taxi a indiqué que l’homme lui avait demandé de le conduire dans ce quartier, sans donner d’adresse précise.
L’individu, pour justifier ses blessures, a évoqué son passage à l’acte auprès du chauffeur.
Aux alentours de 20H20, il est aperçu marchant, toujours dans le quartier de Neudorf. Il y rencontre des policiers qui lui intiment l’ordre de s’arrêter.
Cherif C. tire dans leur direction et prend de nouveau la fuite. Mais des policiers retrouvent sa trace et les échanges de tirs reprennent. Encore une fois, il réussit à échapper aux forces de l’ordre et s’évanouit dans la nature.
La traque
Un hélicoptère survole la zone jusque tard dans la nuit, sans succès. Les nombreux enquêteurs mis sur sa piste réalisent plusieurs perquisitions dans les lieux qu’il fréquente, notamment dans le quartier des Poteries, où il vivait seul.
Quatre proches de Chérif C. étaient toujours en garde à vue à la mi-journée mercredi.
Plus de 600 membres des forces de sécurité sont aux trousses de l’assaillant, avec l’aide des équipes d’élite de la police et de la gendarmerie, ainsi que des éléments de l’opération Sentinelle.
Source: AFP