L’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, devrait enregistrer une hausse de son déficit et une croissance plus faible en 2019, contrairement aux prévisions optimistes contenues dans son budget, en raison de la baisse des cours du brut, selon un rapport d’experts publié jeudi.
Pour que le royaume puisse atteindre les objectifs fixés dans son budget 2019 rendu public mardi, il aurait fallu que les cours de pétrole se situent à au moins 80 dollars le baril, selon ce rapport du cabinet d’experts Capital Economics.
Le premier exportateur mondial de pétrole a annoncé un budget 2019 en expansion par rapport au précédent, avec des dépenses record, partant du principe d’une hausse optimiste de ses recettes pétrolières, qui sont la principale source des revenus du pays.
Mais ces dernières semaines, les cours du brut sur les marchés mondiaux ont plongé de 35%, avec des perspectives sombres pour l’année prochaine, ce qui signifie que Ryad serait incapable de générer les recettes attendues.
« Le budget 2019 de l’Arabie a été basé sur des projections optimistes en ce qui concerne le prix du baril, qui seront probablement irréalisables », a indiqué dans son rapport Capital Economics, un cabinet basé à Londres.
« Nous pensons que le cours du pétrole restera faible avec un niveau de prix estimé à 55 dollars le baril de Brent vers la fin 2019, étant donné que la croissance de la demande mondiale ralentit », soulignent ces analystes.
Les recettes prévues dans le budget saoudien pour 2019 ont été fixées à 975 milliards de riyals (260 mds USD ou 230 milliards d’euros), et les dépenses à 295 milliards de dollars.
Pour les autorités du royaume, « les recettes tirées du pétrole devraient totaliser 662 milliards de riyals l’an prochain, sur la base selon nos calculs d’un baril à 80 dollars en moyenne », a relevé Capital Economics.
Dans son projet de budget 2019, Ryad table sur un déficit à hauteur de 35 milliards de dollars, dans le rouge pour la sixième année consécutive.
Mais selon Saudi Jadwa Investment, un groupe de réflexion indépendant, les recettes pétrolières seront inférieures de 9 milliards de dollars aux prévisions officielles, ce qui entrainera un déficit en hausse à 44 milliards de dollars — contre 35 milliards attendus.
Pour Capital Economics, le déficit sera encore plus fort, deux fois plus que les prévisions, et représenterait 10% du Produit intérieur brut.
Le cabinet d’experts a par ailleurs estimé que la croissance économique sera plus faible que celle de 2,6% anticipée par le gouvernement. Capital Economics estime cette croissance à 1,3%, et Jadwa à 2%.
Source: AFP