Le président Donald Trump aurait pu ne pas attendre la démission de son Secrétaire à la défense, Jim Mattis, prévue en février 2019 mais pourrait le mettre dehors bien avant cette date (l’expression exacte utilisée par Trump est un peu colorée)
C’est Pat Shanahan, vice-Secrétaire à la défense qui prend la relève à la tête du Pentagone.
« I am pleased to announce that our very talented Deputy Secretary of Defense, Patrick Shanahan, will assume the title of Acting Secretary of Defense starting January 1, 2019. Patrick has a long list of accomplishments while serving as Deputy, & previously Boeing. He will be great! »
Le nouveau Secrétaire à la défense vient du monde des affaires.
Les relations entre Trump et Mattis n’ont jamais été faciles et c’est le moins que l’on puisse dire vu les personnalités hautes en couleur de ces deux hommes.
Mattis, surnommé le chien enragé (Mad Dog), n’avait pas la langue dans la poche et s’est opposé frontalement à Trump sur tous les dossiers sensibles et plus particulièrement la présence et les activités des Marines US en Syrie que Trump considérait comme illogique et contraires aux intérêts des États-Unis d’Amérique.
Trump n’a jamais caché son hostilité au déploiement de troupes US en Syrie, en Afghanistan et ailleurs en Afrique. Une hérésie pour les tenants de l’État profond.
Son tweet commentant sa décision relative au retrait du gros des forces US de l’est de l’Euphrate est édifiant à ce sujet :
« If anybody but your favorite President, Donald J. Trump, announced that, after decimating ISIS in Syria, we were going to bring our troops back home (happy & healthy), that person would be the most popular hero in America. With me, hit hard instead by the Fake News Media. Crazy! »
Vous avez bien lu : « Nous allons ramener nos soldats à la maison, heureux et en bonne santé ».
En langage codé, le conflit en Syrie n’est pas celui des États-Unis d’Amérique mais est celui d’Israël. Nos soldats n’ont pas vocation à être sacrifiés pour une puissance tierce.
Aucun dirigeant occidental n’a osé approcher ce niveau du non politiquement correct.
Ça va hurler de plus en plus fort sur CNN. Les grands journaux comme le WaPo (Washington Post) et le New York Times, gardiens du temple vont élaborer des éditoriaux savants et fort policés dont le contenu n’en sera pas moins fielleux que les critiques émanant de toutes parts mais cette fois-ci, il y a eu un changement : l’Amérique est usée par les guerres asymétriques créées et menées majoritairement dans le monde musulman depuis le 11 septembre 2001. Les militaires US découvrent un peu effarés que la stratégie de guerre sans fin contre la terreur, un concept conçu et promu par des lobbyistes civils a drainé les ressources US et créé une gigantesque corruption profitant à des intérêts privés, détournant l’attention sur des pays en faillite ou il était facile d’intervenir au début mais difficile de s’en sortir. Cet errement des politiques a permis l’émergence et la montée en puissance de la Chine et de la Russie.
Les profiteurs de la guerre veulent maintenant une guerre symétrique avec les puissances qualifiées officiellement de « révisionnistes » puisqu’elles remettent en cause le « Nouvel Ordre Mondial » évoqué pour la première fois par l’ancien président George Bush père au lendemain de la première guerre du Golfe en 1991.
Or cette fois-ci il ne s’agit plus de s’embourber dans un pays détruit et sans infrastructures et faire face à une guérilla moyen-âgeuse mais de combattre deux puissances militaires majeures dotées d’un arsenal nucléaire complet et de moyens de guerre cybernétiques, spatiales et robotisées. Les élites poussent au massacre planétaire et en attendant ils favorisent l’instabilité économique et monétaire pour fragiliser l’ensemble des sociétés humaines et créer un climat propice pour une guerre mondiale messianique où personne n’en sortira vainqueurs.
Seul problème, les va-en-guerre croient dur comme fer qu’ils survivront à l’Armageddon et vaincrons, consécrant par ce fait historique final la « fin de l’histoire » et le triomphe définitif de leur caste sur ce qui restera d’une humanité détruite.
Les voies de la providence sont toujours imprévisibles.
Source: Strategika