Les opérations menées par Ankara et Washington en Syrie ne sont pas coordonnées avec Damas. De fait, la présence militaire de ces deux pays sur le territoire syrien n’est rien d’autre qu’une intervention militaire, a annoncé dans une interview accordée à Sputnik le porte-parole de l’armée syrienne, le général Samir Souleiman.
« Il n’y a aucune coordination entre nous d’un côté et la Turquie et les États-Unis, de l’autre. Il n’y en a pas et il ne peut pas y en avoir. Nous considérons les actions de ces deux pays dans le nord de la Syrie comme une intervention dans nos affaires et comme une agression que nous controns en combattant les terroristes », a-t-il expliqué.
Fin août, sans aucune coordination préalable avec le gouvernement de Damas, la Turquie et des milices syriennes alliées ont lancé l’opération Bouclier de l’Euphrate avec pour but affiché de chasser de Daesh de la ville de Jarablos. À ce jour, l’offensive se poursuit dans le sud-ouest de la Syrie.
Les forces kurdes syriennes visées aussi par l’offensive turque l’ont critiquée accusant Ankara, en menant une opération dans la province syrienne d’Alep, de vouloir utiliser cette région comme un atout dans les futures négociations politiques.
Washington aussi et sans autorisation du gouvernement syrien, bombarde Daesh en Syrie, appuyé par ses alliés kurdes .
Durant l’entretien avec Sputnik, le général syrien a accusé Washington et Ankara de fournir un appui massif aux groupes radicaux opérant en Syrie.
Il a assuré que Damas dispose de preuves à ce sujet : « les États-Unis apportent un soutien à Daesh et financent le terrorisme. La preuve la plus convaincante de ce fait est la frappe portée contre les positions de l’armée syrienne à Deir ez-Zor, ce qui a permis à Daesh de passer à l’offensive sur un aérodrome militaire », qui leur a longtemps résisté, a indiqué le général.
L’attaque américaine évoquée par Samir Souleiman est survenue le 17 septembre. Les avions de la coalition internationale anti-Daesh ont porté quatre frappes sur les positions que le Pentagone considérait comme celles de Daesh. L’attaque a fait 83 morts parmi les militaires syriens encerclés par les terroristes près de Deir-ez-Zor. Une centaine de soldats ont été blessés.
C’est le commandement russe qui a fait remarquer leur erreur aux militaires américains. Washington a ensuite qualifié la frappe de «bavure ». Les islamistes ont lancé une offensive immédiatement après les frappes américaines contre l’armée syrienne.
Toujours selon le général Samir Souleiman, la Turquie accorde également un soutien aux groupes armés qui luttent contre Damas « en leur fournissant des armes et en envoyant en Syrie ses hommes et ses experts qui pour leur part participent aux combats ».
« Chaque fois que notre armée lutte contre les groupes terroristes à travers tout le pays, et surtout à Alep, cela signifie qu’elle affronte, bien qu’indirectement, la Turquie », conclut M. Souleiman.