Les troupes étatsuniennes se retirant de Syrie y avaient occupé plusieurs bases françaises, ont rapporté les médias turcs, tout en exposant l’emplacement de 9 sites occupés par les Français. Cela implique que Paris ne pourra bientôt plus défendre les Kurdes syriens.
Il y a au moins neuf bases françaises disséminées dans le nord de la Syrie, selon l’enquête menée par l’Agence Anadolu. La France aurait renforcé sa présence depuis mars, alors que les médias ne comptaient que cinq installations militaires françaises.
Au moins quatre des bases françaises du nord de la Syrie sont également occupées par les troupes étatsuniennes qui se retirent, selon le rapport. Les cinq autres seraient également plus vulnérables puisque la France ne peut « assurer leur mobilité continue qu’en s’appuyant sur » les troupes étatsuniennes ou la milice du YPG pour les soutenir.
« Dans les circonstances actuelles, la France ne semble pas être en mesure d’apporter un niveau de soutien similaire au YPG / PKK en comblant le vide qui résultera du retrait des Etats-Unis de Syrie, » ajoute-t-il.
Alors que la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique (EI) en Syrie s’appuie sur les milices kurdes sur le terrain, Ankara considère les YPG, ou les Unités de protection du peuple, comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’elle considère comme terroriste et qu’elle blâme pour ses attaques dans le pays.
La France s’est montrée secrète dans ses opérations en Syrie, disant seulement qu’environ 1 100 soldats servent au Moyen-Orient. Le nombre exact de soldats en Syrie n’a pas été révélé, même depuis le début de l’opération Chammal en Syrie en septembre 2015.
Le 19 décembre, le président étatsunien Donald Trump a annoncé sa décision de retirer les troupes étatsuniennes – environ 2 000 officiellement – de Syrie, citant la « défaite » de Daech (Etat islamique-EI). Le retrait devrait durer entre deux et trois mois. Jusqu’à présent, les troupes étatsuniennes n’ont abandonné qu’une seule base dans le nord-est de la Syrie, selon les médias turcs.
La France, partenaire clé des Etats-Unis au Moyen-Orient, a été clairement déconcertée, Emmanuel Macron qualifiant cette décision d’indigne d’un « allié » alors qu’ils devraient être « fiables » et «combattre côte à côte ». « Je regrette profondément la décision prise à l’égard de la Syrie », a déclaré Macron, promettant que Paris poursuivrait ses opérations en Syrie.
Bien que la décision de Trump de se retirer de Syrie puisse être « une aubaine pour la paix » à long terme, à court terme, cette décision pourrait aggraver le conflit, a écrit le journaliste Finian Cunningham dans une tribune à la RT. « Le danger de conflit provient du fait que la Turquie, alliée de l’OTAN, considère le retrait des Etats-Unis comme une occasion de lancer une offensive contre les séparatistes kurdes syriens », a-t-il déclaré.
La pression ne cesse de monter dans le nord de la Syrie car Ankara menace d’écraser la résistance kurde dans la région. Samedi, on a appris que l’armée turque avait déployé des chars et des véhicules blindés de transport de troupes supplémentaires dans les provinces frontalières. Les forces sont déplacées dans un contexte de tensions autour de la ville stratégique kurde de Manbij alors que Damas a déclaré qu’elle y envoyait des troupes.
Sources: RT, Traduit par le blog sam la touche