Les alliés européens des États-Unis seront absents lors du futur sommet anti-Iran à Varsovie, le mois prochain, présage le rédacteur en chef du journal libanais al-Binaa, selon qui le dénouement du sommet de 1996 à Charm el-Cheikh ne se répétera pas pour Washington.
Le rédacteur en chef du journal libanais al-Binaa, Naser Qandil s’est penché à travers un article intitulé « Nouveau Pacte de Varsovie, mais contre l’Iran » sur la récente annonce du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo de la tenue, le mois prochain, d’une réunion ministérielle anti-Iran en Pologne soulignant que les États-Unis tentent désespérément une fois de plus de former une coalition contre Téhéran alors qu’ils bénéficient désormais d’une position bien plus faible dans le monde.
Tout au long de sa tournée moyen-orientale, M. Pompeo a fait état de la volonté du président US, Donald Trump d’empêcher la transformation du Yémen et de la Syrie en un nouveau Liban pour l’Arabie saoudite et Israël, a noté le célèbre analyste arabe. Sans déclarer directement l’objectif de ses visites dans les pays de la région, le secrétaire d’État américain a explicitement dit que tous les efforts dans la région doivent être mobilisés contre l’Iran.
S’exprimant samedi à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, dans le cadre d’une campagne de lobbying anti-iranienne, Pompeo a insisté sur le fait que la demande de retrait des troupes américaines de la Syrie constituait un « changement tactique » et que la mission américaine de lutte contre l’influence iranienne était restée la même.
Le diplomate américain avait précédemment promis, dans un discours prononcé au Caire, capitale égyptienne, que les États-Unis « expulseraient la dernière botte iranienne » de la Syrie, où les troupes américaines auraient commencé à se retirer, la présence militaire américaine dans la région ayant été supposée élargie pour soutenir le processus de retrait.
Selon al-Binaa, l’Égypte, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et certains pays de l’Amérique latine font partie des pays invités au sommet anti-Iran à Varsovie. Comparant à la Conférence internationale des amis de la Syrie organisée en 2012 à laquelle ont participé les pays européens et la plupart des pays arabes, le sommet de Varsovie est un signe de l’affaiblissement de l’influence américaine dans la région, mais également dans le monde entier.
Contrairement au sommet de Charm el-Cheikh, organisé en mars 1996, auquel ont participé une trentaine de chefs d’État et de gouvernement, le sommet de Varsovie se tiendra au niveau ministériel. L’influence des participants au sommet en Pologne à l’échelle mondiale est en baisse en comparaison avec leur situation lors du sommet de Charm el-Cheikh, et de la Conférence internationale des amis de la Syrie, a déclaré le rédacteur en chef d’al-Binaa.
Selon Naser Qandil, tous ces éléments ainsi que la décadence de la puissance des États-Unis et de ses alliés régionaux prédisent l’échec du sommet de Varsovie prévu pour les 14 et 15 février dans la formation d’une coalition anti-Iran.
Plus tôt, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a vivement dénoncé le geste de la Pologne et sa soumission aveugle à la politique iranophobe des États-Unis, alors que l’Iran avait accueilli 100.000 ressortissants polonais, des rescapés de la Seconde Guerre mondiale.
« Le gouvernement polonais n’arrive pas à effacer la honte: alors que l’Iran a sauvé des Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale, il accueille, désormais, un cirque anti-iranien », a écrit dans un tweet le ministre iranien des Affaires étrangères.
Source: PressTV