Dans les médias israéliens, force est de constater que les spéculations sur ce que pourrait être une troisième guerre font régulièrement la une. Signés en général par d’ex-généraux et d’experts militaires israéliens de renommée, elles mettent en garde contre un nouveau scénario inhabituel pour les Israéliens : des pertes seront occasionnées, et le front intérieur sera touché de plein fouet.
Dans la majeure partie des guerres israéliennes, ce dernier a toujours été épargné, contrairement à celui des adversaires arabes. L’avantage israélien étant redevable à sa supériorité militaire, via ses forces aérienne et balistique. Les deux ayant longtemps fait défaut aux ennemis jurés de l’ennemi sioniste, la donne a bien changé.
Selon le quotidien Yediot Ahronot, l’ex chef de la Sécurité nationale, le général de réserve Gayor Eïlane a affirmé que « durant la 3ème guerre, le front intérieur sera profondément endommagé comme jamais auparavant ».
Le général israélien voit aussi que les risques de glissement vers une confrontation militaire sur plusieurs fronts sont plus forts que jamais, en cas de guerre.
En effet, c’est la deuxième hantise qui inquiète l’institution militaire israélienne qui a longtemps œuvré pour diviser entre eux les ennemis « d’Israël » et empêcher que leur action militaire ne soit coordonnée et concertée.
« La principale menace pour l’an 2019 sera une guerre globale dans le nord contre l’Iran, le Hezbollah et le régime syrien. Elle sera d’un type tout-à-fait nouveau et différent par rapport aux autres confrontations et Israël devrait s’y apprêter », a pour sa part averti le président du Centre d’études pour la Sécurité nationale à l’Université de Tel Aviv, le général de réserve Amos Yaldine.
Dans la même logique que celle d’Eïlan, il voit que « Le Hezbollah va tenter de bombarder des bases militaires israéliennes, des stations électriques et le bâtiment du ministère de la défense à Tel Aviv ».
Et de poursuivre aussi lors d’un entretien avec la radio israélienne 103FM: « en cas de guerre, il se peut que nous perdions des avions, surtout si on s’attaque à la Syrie, laquelle dispose d’un système antiaérien qui a été perfectionné. Comme cela s’est passé lors qu’ils ont abattu un avion israélien en février 2018 ».
Selon lui, il se peut aussi qu’il y ait des frictions avec les Russes.
« L’occasion est propice pour que les Iraniens, le Syriens et le Hezbollah ouvrent le feu contre Israël comme cela s’est déroulé le mois de mai dernier », a poursuivi Yadlin.
A première vue, on est porté à croire que ces mises en garde devraient servir à la prévention chez l’institution militaire israélienne. Dans ce cas pas besoin de les afficher via les médias. Toutes les appréhensions militaires israéliennes ne sont pas médiatisées.
Elles pourraient nonobstant être adressées aux ennemis de l’entité sioniste, pour leur faire parvenir que leurs projets sont dévoilés. Question de les dégonfler.
Mais il faut aussi et surtout croire que le public israélien est la première cible d’un tel discours frénétique sur les scénarios de la prochaine guerre, chaque fois plus alarmiste.
S’inscrivant dans la fabrication de son consentement, son objectif serait de le préparer à des pertes qu’il n’a jamais subies auparavant et donc à consentir des sacrifices supplémentaires qui lui ont longtemps été épargnés.
Quand bien même les affirmations « qu’Israël est fort » sont répétées à propulsion, c’est bien le contraire qui s’en dégage. Les Israéliens le savent mieux que tous.
Source: Divers