« Certains dirigeants arabes ignorent encore que l’Iran est devenu un État qui tient tête en permanence au régime israélien, ce qui fera de l’Iran le leader de toute la région », estime Abdel Bari Atwan.
Dans une note intitulée « Que signifie la transformation de l’Iran en un État qui fait face en permanence à Israël ? », publiée le 22 janvier, l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a estimé que les attaques militaires menées ces derniers jours par le régime israélien contre la Syrie ont été paradoxalement porteuses d’importants avantages pour l’axe de la Résistance. Atwan en a énuméré plusieurs :
1- « L’acharnement anti-iranien de Tel-Aviv finit par faire de l’Iran un État qui tient tête en permanence à Israël, et cela dans un contexte où l’Iran est une grande puissance militaire, une première depuis le début du conflit entre Israël et les États arabes ; un pays qui fait réellement peur aux dirigeants israéliens par son potentiel militaire et ses alliés experts en matière de la guerre asymétrique », écrit Abdel Bari Atwan.
2- La Russie peut changer de position en 2019 par rapport à l’année précédente. L’éditorialiste de Rai al-Youm souligne que ces derniers temps Moscou a été critiqué pour son inaction face aux agressions militaires successives du régime israélien contre le territoire syrien et que cela pourrait porter préjudice à la place de la Russie en tant qu’alliée fiable. Atwan croit qu’il est donc possible que Moscou change sensiblement son attitude envers les agressions militaires israéliennes contre la Syrie.
3- Des sources officielles russes ont livré au journal Kommersant des documents soulignant que les systèmes antiaériens S-300 livrés par Moscou à l’armée syrienne seraient opérationnels à partir de mars 2019. Le gouvernement russe a voulu faire comprendre aux dirigeants israéliens que Moscou ne restera pas les bras croisés devant les agressions aériennes d’Israël contre le territoire syrien.
4- Les accords conclus entre Moscou et Tel-Aviv, donc certaines clauses portaient sur une sorte de garantie donnée par la Russie pour éloigner les conseillers militaires iraniens en Syrie de 80 kilomètres de la frontière de la Palestine occupée, ne seraient plus valables après la destruction d’un avion russe Il-20 de l’armée russe en mer Méditerranée au large de la Syrie, causée par les agissements inconsidérés du régime israélien. Israël voulait surtout s’assurer que les conseillers militaires iraniens ne seraient pas présents au Golan. Or, Atwan rappelle que selon la presse israélienne qui cite des responsables de l’armée, les conseillers iraniens seraient présents maintenant dans des bases qui se trouvent à quelques kilomètres seulement à la frontière entre la Syrie et la Palestine occupée.
5-Abdel Bari Atwan évoque aussi la riposte de la DCA syrienne au raid aérien mené par Israël le 20 janvier au cours de laquelle la Syrie a utilisé des systèmes antiaériens de fabrication russe Pantsir-S1 et Bouk. Le même jour, le ministère russe de la Défense a confirmé cette nouvelle en soulignant que ces systèmes antiaériens avaient détruit sept missiles tirés par les avions F-16 israéliens depuis la Méditerranée. Le Centre de gestion de la défense nationale russe (ministère de la Défense) a confirmé, rappelle Atwan, que les infrastructures de l’aéroport international de Damas n’avaient pas été touchées et qu’il n’y avait eu ni victimes ni dommages matériels.
Atwan croit qu’en 2019, la DCA syrienne fera preuve d’une performance supérieure quand les systèmes S-300 seront opérationnels. Abdel Bari Atwan écrit : « Même aujourd’hui, l’aviation israélienne n’ose plus violer l’espace aérien de la Syrie et ses avions tirent leurs missiles contre leurs cibles en Syrie depuis la Méditerranée ou depuis le ciel du Liban. Alors comment les choses vont-elles évoluer quand l’armée syrienne se servira de ses S-300 surtout que les Russes ont déjà fait comprendre qu’ils en ont assez et qu’ils réagiront fermement aux agressions israéliennes contre le territoire syrien ? »
L’éditorialiste de Rai al-Youm ajoute : « Certains dirigeants arabes ignorent encore que l’Iran est devenu un État qui tient tête permanence au régime israélien, ce qui fera de l’Iran le leader de toute la région en raison, en partie, de la désunion stratégique du monde arabe dont les dirigeants souhaitent en plus normaliser leurs relations avec Israël. »
Source: PressTV