Nicolas Maduro est le « président légitime » du Venezuela, a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en dénonçant « l’usurpation de pouvoir » par l’opposition dont le dirigeant pro-US, le président du Parlement Juan Guaido, s’est autoproclamé « président » par intérim.
« Nous considérons la tentative d’usurpation de pouvoir au Venezuela (…) comme une violation du droit international », a déclaré M. Peskov aux journalistes, en soulignant que « Nicolas Maduro est le chef de l’Etat légitime » du pays d’Amérique du Sud.
Peskov a ajouté qu’une intervention armée, que Donald Trump n’a pas exclu si M. Maduro écrasait la contestation par la force, serait « très dangereuse ».
Le ministère russe des Affaires étrangères a de son cooté dénoncé « une ingérence étrangère » au Venezuela, qu’elle considère comme « une voie vers l’arbitraire et le bain de sang ».
« Une ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle extrêmement tendue, est inacceptable. (…) C’est une voie directe vers l’arbitraire et le bain de sang », affirme le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Nous voyons dans les actions sans gêne de Washington une nouvelle démonstration de l’ignorance totale des normes et principes du droit international », ajoute le ministère.
« Nous appelons les hommes politiques vénézuéliens raisonnables, opposés au gouvernement légitime de N. Maduro, à ne pas devenir les pions d’une partie d’échecs étrangère », poursuit le communiqué.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a également critiqué l’attitude « de la communauté internationale progressiste » qui « cherche à changer le pouvoir » au Venezuela.
Pékin soutient le gouvernement légal
Entre-temps, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé, ce jeudi, son opposition à toute ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela et son soutien au gouvernement légal du pays dans la résolution de la crise.
«Nous suivons de près la situation au Venezuela et invitons toutes les parties à faire preuve de retenue. La Chine soutient le gouvernement vénézuélien dans ses efforts pour maintenir la stabilité, préserver la souveraineté et l’indépendance. Nous adhérons toujours au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et nous nous opposons à toute ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela», a déclaré la porte-parole du ministère, Hua Chunying, lors d’un point de presse.
Téhéran et Damas fustigent l’ingérence US
Pour sa part, le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié les événements au Venezuela de résultat de l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures du pays. La diplomatie iranienne a exprimé l’espoir que les différends seraient réglés pacifiquement.
Les autorités syriennes ont, elles aussi, dénoncé l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures du Venezuela et leur «violation grossière du droit international».
«Le ministère syrien des Affaires étrangères fustige l’ingérence non dissimulée de l’administration américaine dans les affaires intérieures du Venezuela qui représente une violation grossière du droit international et une agression non dissimulée contre la souveraineté vénézuélienne», a déclaré une source au sein du ministère.
Damas souligne que la «politique destructrice» des États-Unis et le fait de faire fi du droit international constituent la raison majeure des tensions dans le monde.
La Syrie s’est déclarée solidaire avec la population et les dirigeants vénézuéliens et a exprimé sa certitude que le Venezuela pourrait surmonter «le complot états-uniens».
Rappelons que les Etats-Unis et leurs alliés dans la région, à commencer par le Brésil et la Colombie, ont reconnu la légitimité du président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, qui s’est autoproclamé mercredi « président » par intérim.
L’Union européenne a de son côté appelé à écouter la « voix » du peuple du Venezuela et a réclamé des élections « libres ».
Sources: AFP + Sputnik