Depuis que des clichés de Planet Labs, d’abord révélés par l’agence de presse Associated Press et le Washington Post, suggèrent que l’Arabie saoudite teste et fabrique probablement des missiles balistiques dans une base militaire sur son sol, ‘Israël’ s’interroge sur les répercussions d’une telle éventualité sur la sécurité régionale, sur fond des différends entre Riyad et Washington.
Le site web israélien Walla s’est penché sur les différends entre Riyad et Washington au sujet du programme de missiles balistiques saoudien. Il rappelle que le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane avait affirmé que si l’Iran se dotait de l’arme nucléaire, l’Arabie saoudite en ferait « de même le plus rapidement possible ». En mai 2018, Riyad, qui n’a jamais caché ses réserves vis-à-vis de l’accord passé en 2015 entre l’Iran et six puissances mondiales, avait applaudi à la décision de Donald Trump de se retirer de l’accord.
Riyad n’a pas encore réagi au rapport de l’Associated Press qui, s’il s’avérait authentique, pourrait exacerber la brouille avec Washington. D’autant plus que la crise diplomatique survenue en raison de l’affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et la guerre au Yémen est toujours d’actualité.
Concernant l’éventualité que les Saoudiens voudraient construire des missiles de longue portée et chercheraient à se doter d’armes nucléaires, Jeffrey Lewis, expert en armement nucléaire à l’Institut d’études internationales de Middlebury, qui a découvert l’usine avec son équipe lors de l’analyse d’images satellite de la région, affirme : « Nous pensons qu’ils ne peuvent pas le faire. Mais nous sous-estimons peut-être leur désir et leurs capacités. »
L’existence d’une base à al-Watah, au sud-ouest de Riyad, a été rendue publique à la mi-2013 après la publication, par le magazine spécialisé Jane’s Defence Weekly, d’images satellite de l’installation militaire, soupçonnée d’abriter des missiles balistiques achetés à la Chine.
La télévision israélienne a également fait allusion au rapprochement entre Riyad et Pékin qui s’est notamment concrétisé avec un contrat d’achat de drones chinois, au grand dam des États-Unis. « L’Arabie saoudite a besoin des aides de Washington, et la société de renseignement Stanford estime que le programme de missiles saoudien réduit les efforts des États-Unis et de leurs alliés pour endiguer les programmes balistiques d’autres pays, dont l’Iran. Si Riyad teste des missiles balistiques, Washington sera contraint de lui imposer des sanctions », rapporte-t-elle.
Source: PressTV