Le Venezuela a condamné la déclaration faite, dimanche 3 février, par Donald Trump sur CBS concernant l’option d’une intervention militaire des États-Unis, a fait savoir la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez.
«Le peuple vénézuélien montera la garde aux frontières de sa patrie et ne permettra aucune intervention étrangère, d’où qu’elle vienne», a déclaré Mme Rodriguez.
Et de poursuivre: «N’en doutez pas, si une attaque a lieu, nous y répondrons».
Plus tôt dans la journée, interrogé sur CBS au sujet d’un possible envoi de soldats américains au Venezuela et d’une justification de ce choix par «des intérêts de sécurité nationale», Donald Trump a confirmé qu’il n’excluait pas ce scénario. Il a souligné qu’il ne voulait pas le dire, mais que c’était certainement «une des options».
L’administration américaine contrôle l’opposition vénézuélienne, selon Caracas
Jorge Arreaza, chef de la diplomatie vénézuélienne, a également commenté les propos de Donald Trump sur une possible intervention militaire américaine.
«En menaçant d’avoir recours aux forces militaires en violation de la Charte de l’Onu, Donald Trump confirme qu’il dirige un coup d’État. L’opposition vénézuélienne est contrôlée par Trump», a déclaré le ministre.
Maduro rejette l’ultimatum européen: pas de présidentielle au Venezuela
Le chef de l’Etat vénézuélien Nicolas Maduro a rejeté dimanche soir l’ultimatum de plusieurs pays européens pour l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle, tandis que ces membres de l’UE ont promis de reconnaître dans ce cas l’opposant Juan Guaido comme président dès lundi.
Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, M. Maduro a déclaré qu’il ne ferait pas preuve de « lâcheté face aux pressions » de ceux qui réclament son départ.
L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints dimanche par l’Autriche, exigeaient de M. Maduro qu’il annonce la convocation d’une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi M. Guaido, 35 ans, comme président.
« Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée? », s’est interrogé M. Maduro, qui s’exprimait depuis Caracas.
« Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation », a-t-il poursuivi.
Quelques heures après l’expiration de cet ultimatum, Ottawa doit accueillir lundi matin une réunion de crise des ministres des affaires étrangères du Groupe de Lima, qui regroupe le Canada et une dizaine de pays latino-américains.
Des « participants de l’ensemble de la communauté internationale » devraient également se joindre aux discussions, selon le ministère canadien des Affaires étrangères. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo y participera par vidéoconférence, a indiqué le département d’Etat. Et l’Union européenne pourrait aussi y prendre part.
Pour rappel, l’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays et a prêté serment pendant une manifestation à Caracas. Donald Trump l’a reconnu comme «Président par intérim».
Nicolas Maduro a estimé que les États-Unis avaient essayé d’organiser un coup d’État au Venezuela et a rompu les relations diplomatiques avec le pays, le 23 janvier. M.Maduro a qualifié M.Guaido de Président non-constitutionnel.
Sources: Sputnik + AFP