Hillary Clinton souffre d’une pneumonie, un diagnostic révélé dimanche après un malaise dû à la déshydratation qui a écourté sa participation à la cérémonie commémorant le quinzième anniversaire des attentats du 11-Septembre à New York.
Le week-end se termine mal pour la candidate démocrate à la Maison Blanche, après ses propos vendredi soir sur certains électeurs « pitoyables » de Donald Trump, son rival républicain. Cet incident de santé devrait donner du grain à moudre à ceux à droite qui considèrent que l’ancienne secrétaire d’Etat, qui fêtera le mois prochain ses 69 ans, est fragile, voire cache des problèmes de santé.
Hillary Clinton a participé sous un soleil de plomb dimanche à partir de 8 heures du matin, pendant environ une heure et demi, à la cérémonie du 11-Septembre sur le site de « Ground Zero », non loin de Donald Trump. Elle a alors eu « un coup de chaud » et quitté les lieux pour rejoindre l’appartement new-yorkais de sa fille Chelsea, a affirmé son équipe de campagne après un flottement de plus d’une heure pendant laquelle la presse a été tenue à l’écart.
Mais une personne a filmé Hillary Clinton, de dos, attendant son véhicule, soutenue par un pilier. Quand le minivan noir arrive, elle perd l’équilibre et doit être aidée par deux gardes du corps pour parcourir les quelques mètres qui la séparent de la portière. Ses jambes semblent lâcher complètement.
Plus tard, les journalistes ont pu la filmer sortant de l’immeuble de sa fille. Tout sourire et solide sur ses jambes, elle a assuré qu’elle se sentait bien et a salué la foule, discutant avec une petite fille.
On a ensuite appris, en fin d’après-midi, après de longues heures de silence radio, que son médecin personnel, Lisa Bardack, l’avait examinée à son retour à son domicile de Chappaqua, non loin de New York.
« Mme Clinton souffre d’une toux liée à des allergies. Vendredi, lors de l’examen de cette toux prolongée, une pneumonie a été diagnostiquée », a déclaré le médecin dans un communiqué diffusé par l’équipe de la démocrate.
« Elle a été mise sous antibiotiques et il lui a été conseillé d’observer du repos et de modifier son emploi du temps. Lors de la cérémonie de ce matin, elle a pris un coup de chaleur et était déshydratée. Je viens de l’examiner et elle est désormais réhydratée et récupère rapidement », a indiqué Lisa Bardack.
Questions de transparence
Donald Trump n’avait pas encore réagi mais cet incident, « même s’il ne signifie probablement rien, va servir de preuve » pour soutenir ses allégations, analyse pour l’AFP Jennifer Lawless, professeur à l’American University à Washington.
Toutefois, reconnaît-elle, il va obliger l’équipe de campagne d’Hillary Clinton « à la montrer en forme et énergique » et à « multiplier des meetings » dans les prochains jours.
La démocrate était censée partir lundi en Californie pour des événements de levée de fonds et des réunions publiques. Le maintien de ce voyage était en discussion, selon l’entourage d’Hillary Clinton.
La révélation tardive de la pneumonie, deux jours après le diagnostic, devrait relancer les critiques sur le manque relatif de transparence de la candidate sur sa santé. Elle n’a pas publié de bulletin détaillé depuis 2015, tout comme Donald Trump.
Surtout, elle intervient au lendemain d’excuses de l’ancienne secrétaire d’Etat qui a reçu une pluie de critiques pour ses propos sur les électeurs de son rival.
Lors d’une soirée de levée de fonds vendredi soir à New York, devant les caméras de télévision, Hillary Clinton avait assuré que, « pour généraliser grossièrement, vous pouvez placer la moitié des partisans de (Donald) Trump dans le panier des pitoyables ». « Les racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes. A vous de choisir ».
Face à la polémique, Hillary Clinton a reconnu samedi que « généraliser grossièrement n’est jamais une bonne idée ».
« C’était une erreur stupide et la tournure étrange de sa phrase est mémorable et va continuer à être utilisée contre elle », prédit à l’AFP le politologue Larry Sabato.
De nombreux commentateurs ont fait le rapprochement entre l’erreur commise par Hillary Clinton et celle du candidat républicain à la présidentielle de 2012, Mitt Romney, qui affirmait dans une vidéo volée que 47% des Américains étaient des assistés, ce qui les pousserait à voter pour Barack Obama.
« Hillary Clinton vient d’avoir son moment 47%. Quelle terrible chose a-t-elle dite à propos de tant d’Américains respectables », a d’ailleurs écrit Donald Trump sur Twitter.
Source: AFP