Alors que s’approche la date de l’annonce de la fin de Daech dans le nord-est syrien, les Kurdes syriens des Forces démocratiques syriennes devraient choisir leur camp. Une fois pour toutes. Entre Damas et Washington. Même si les Etats-Unis quittent ce pays. Les militaires américains les en ont avisés.
« Les États-Unis devront interrompre leur assistance militaire aux Forces démocratiques syriennes (FDS) si ces derniers entrent dans une alliance avec le président syrien Bachar al-Assad ou avec la Russie », a annoncé le général Paul LaCamera, commandant des troupes déployées en Syrie dans le cadre de la coalition dite anti-Daech dirigée par les USA.
« Nous continuerons à les entraîner et à les armer tant qu’ils resteront nos partenaires », a déclaré LaCamera, dimanche 17 février, devant des journalistes, rapporte le site en ligne francophone de la télévision iranienne Press Tv.
Tout au long de la guerre syrienne, les kurdes ont mené une politique à double tranchant, cherchant le soutien des Occidentaux, tout en évitant de couper les ponts définitivement avec Damas.
Dès l’annonce du président Donald Trump de retirer ses troupes des régions nord-est, le mois de décembre dernier, leurs dirigeants ont entamé des pourparlers avec l’État syrien dans l’espoir de protéger leur région. Ils craignent par dessus tout la Turquie qui envisage une zone tampon, une fois le retrait américain accompli, et a menacé plusieurs fois d’écraser les Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle considère comme terroriste et indissociable, du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les propos de LaCamera divergent un peu de ceux d’un autre général américain, prononcés deux jours plus tôt.
Le vendredi 15 février, Joseph Votel, qui supervise les troupes américaines dans tout le Moyen-Orient, avait déclaré à Reuters que son pays continuerait de soutenir les FDS tant que ces derniers lutteraient contre Daech en Syrie. Laissant entendre qu’ils ne le feraient plus une fois Daech achevé.
Mais les commentaires de LaCamera indiquent clairement que les FDS devraient choisir entre le soutien d’Assad et de la Russie et celui des États-Unis.
Le dimanche 17 février, le président syrien Bachar al- Assad a conseillé aux éléments kurdes, sans les nommer, de ne pas faire confiance aux Américains.
« Nous disons aux groupes qui misent sur les États-Unis qu’ils ne vous protégeront pas. Les Américains vous vendront à la Turquie. Personne ne vous défendra sauf l’armée syrienne », a-t-il indiqué, selon l’agence SANA.
La balle est dans le camp des Kurdes.