La Russie et la Chine ont usé de leur droit de veto devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 28 février, concernant le projet de résolution des Etats-Unis, appelant à des élections présidentielles «libres, justes et crédibles» et à des «livraisons d’aide humanitaire sans entraves» au Venezuela.
Le texte proposé par Washington affirmait également «l’autorité constitutionnelle» de l’Assemblée nationale dirigée par l’opposant Juan Guaido, qui s’est par ailleurs auto-proclamé président du Venezuela.
Moscou et Pékin voyaient dans la proposition américaine une forme d’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain.
Le texte aurait été sans précédent et revenait à «limoger un président», selon l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia.
«Probablement, les États-Unis ont pour but d’entrer dans l’Histoire. Si cette résolution était adoptée, ce serait le premier cas dans l’Histoire où le Conseil de sécurité destituerait un Président et en nommerait un autre dans un pays souverain», a tenu à souligner M.Nebenzia.
L’ambassadeur russe à l’ONU a en outre qualifié cette résolution de «publicité propagandiste, dictée en majorité par des considérations politiques intérieures».
L’Afrique du Sud, membre non permanent du Conseil de sécurité, a aussi voté contre le texte américain qui avait obtenu le soutien de neuf pays, notamment européens et latino-américains.
Un projet de résolution russe également rejeté
La Russie avait par ailleurs proposé un autre projet de résolution mais, elle non plus, n’est pas parvenue à le faire adopter par le Conseil. Ce texte avait pour ambition de dénoncer «les menaces de recourir à la force» contre Caracas, agitées régulièrement par les Etats-Unis.
Moscou n’a obtenu l’appui que de la Chine, de l’Afrique du Sud et de la Guinée équatoriale. Le texte russe soulignait aussi «la nécessité d’un plein respect des principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance dans la fourniture d’une aide internationale».
Sources: RT + Sputnik