Dans les monarchies et les principautés arabes, le mal royal ou princier n’épargne ni les fils ni les frères et sœurs.
Aux Emirats arabe unis, c’est cheikhat Latifat , la fille du prince gouverneur de Dubaï et Premier ministre des EAU, cheikh Mohammad ben Rached al-Maktoum, qui fait les frais du despotisme de ses parents et proches.
Selon le journal britannique The Independant, elle avait été arrêtée en pleine mer en mars 2018, alors qu’elle tentait de s’enfuir par voie maritime vers l’Inde. Elle avait à cette époque posté une vidéo sur la Toile, pour annoncer son intention de quitter son pays. Depuis elle n’a fait plus aucune apparition, jusqu’au mois de décembre dernier. En présence de l’ex-présidente irlandaise et l’ex-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, Mary Robinson. Cette dernière indique s’être rendue à Dubaï à l’invitation de l’une des épouses du prince, Hayat bint Hussein, qui lui a fait part que cheikhat Latifat souffrait d’un déséquilibre mental et avait besoin de soins psychologiques.
« Il m’a semblé que la princesse Hayat était inquiète pour l’état de santé de cheikhat Latifat et estimait qu’elle était troublée et hyper sensible … durant ma rencontre avec elle, cheikhat Latifat m’a semblé très attirante et avait un large champ d’intérêts. Mais son hypersensibilité était apparente », a déclaré Mme Robinson, pour le Guardian en décembre 2018. Elle a aussi rapporté que la fille du gouverneur de Dubaï lui avait fait part qu’elle regrettait pour la vidéo qu’elle avait postée. Et depuis plus rien.
Selon Human Rights watch, Mme Robinson n’est pas qualifiée pour fournir une évaluation sur Latifa et fait partie des personnes qui ont joué un rôle dans sa disparition. S’interrogeant sur ce qui aurait pu lui arriver entre la date de son arrestation et celle de son apparition au côté de l’ex-présidente irlandaise, l’organisation a réitéré son appel à la laisser sortir vers un troisième pays pour pouvoir s’assurer qu’elle peut parler en toute liberté.
Latifat est la deuxième fille du prince Mohammad ben Rached qui tente de fuir. En 2000, sa sœur ainée Chams qui était parvenue à fuir en Grande Bretagne en a été rapatriée. A noter qu’un autre fille du gouverneur de Dubaï s’appelle elle aussi Latifat.
Le cas de Latifat et de Chams rappelle celui des quatre filles de l’ex- roi saoudien Abdallah. Etant enfermées dans des villas séparées, coupées du monde, elles avaient réclamé de quitter le royaume pour se rendre auprès de leur mère, d’origine jordanienne, et qui vivait en Grande Bretagne. En 2014, elles ont parlé des injustices qui leur sont infligées, en s’adressant aux médias britanniques. Mais leur affaire a fini dans l’omerta.
A l’instar de Latifa, les plus indociles de ces quatre filles a elle aussi subi des traitements psychologiques pour la faire plier.
D’ailleurs, l’une d’entre elles, la princesse Halat avait révélé au grand jour, dans les années 90 du siècle dernier, comment des opposants saoudiens étaient enfermés dans les centres d’internements psychiatriques, dans l’hôpital où elle travaillait.
Source: Divers