Une forme du virus de l’herpès, inoffensive pour l’être humain, est responsable de la mort de millions de carpes en Irak l’an dernier, ont indiqué mercredi les Nations unies.
Fin 2018, des pisciculteurs irakiens dans le sud de Bagdad ont retrouvé des multitudes de carpes mortes sur les rives du fleuve Euphrate ou flottant dans leurs bassins, l’œil vitreux.
Certains ont parlé d’une maladie subie par les poissons, d’autres d’un poison dans l’eau du fleuve, et les autorités irakiennes ont fait de ce sujet une de leurs priorités.
Mercredi, le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) a annoncé avoir percé le mystère au terme d’une enquête internationale de plusieurs mois et déclaré coupable le virus de l’herpès de Koï (KHV).
« Le KHV est une maladie très sérieuse et mortelle connue pour causer des taux de mortalité de près de 100% chez les carpes », explique le docteur Dr. Thomas Wahli, responsable du laboratoire suisse en charge des maladies infectieuses, spécialisé dans la médecine des poissons.
La mort massive de ces poissons dans les élevages de la localité de Saddat al-Hindiya, dans la province de Babylone, avait créé la panique chez les pisciculteurs qui disent avoir perdu des milliers de dollars du jour au lendemain.
Des échantillons d’eau, de sédiment, de nourriture et des prélèvements faits sur des poissons morts ont été envoyés au laboratoire suisse et dans des établissements en Jordanie et en Italie.
Leurs analyses ont confirmé que les carpes avaient été tuées par cette épidémie virale, inoffensive pour l’être humain, a indiqué l’UNEP.
En novembre 2018, les températures ont baissé dans le secteur de Saddat al-Hindiya pour s’établir à 24 degrés, des conditions optimales pour le développement de l’herpès KHV.
Le stockage excessif de poissons dans les élevages et la piètre qualité de l’eau du fleuve peuvent aussi expliquer la propagation de la maladie, selon l’UNEP.
« Il s’agit du premier cas d’infection KHV en Irak et d’un cas significatif qui devra être notifié à l’Organisation mondiale de la santé animale », a déclaré le ministre irakien de l’Environnement, Ala Alwan.
« Nous sommes satisfaits d’avoir réussi à venir à bout de ce cas difficile », a-t-il ajouté.
L’Irak produit environ 29.000 tonnes de poisson chaque année, selon des statistiques de 2016 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Cuisinée avec des oignons et de la tomate, la carpe grillée est un plat national, appelée « masgouf » en arabe.
Source: AFP