Les forces de l’ordre ont procédé à plus de 13.000 tirs de balles de défense depuis le début en novembre en France des manifestations des gilets jaunes, a annoncé jeudi le secrétaire d’Etat français à l’Intérieur.
Laurent Nuez a aussi précisé que 83 enquêtes concernant des tirs de cette arme controversée sont en cours.
Mercredi, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU Michelle Bachelet avait réclamé une « enquête approfondie » sur les violences policières qui émaillent la crise des « gilets jaunes », un vaste mouvement de protestation contre la politique fiscale et sociale du président Emmanuel Macron.
Nunez s’exprimait devant le Sénat français à l’occasion de l’examen d’une proposition de loi du groupe CRCE (à majorité communiste) demandant l’interdiction de l’usage des lanceurs de balles de défense (LBD) dans les manifestations. Elle a été rejetée par le Sénat, à majorité de droite.
« Au total depuis le début du mouvement dit +les gilets jaunes+, on compte environ 2.200 blessés parmi les manifestants », a aussi indiqué le secrétaire d’Etat à l’Intérieur.
« Il y a eu 13.095 tirs de LBD depuis le début du mouvement », a-t-il ajouté.
De son côté, la présidente du groupe CRCE, Eliane Assassi, a avancé les chiffres de « 206 blessures à la tête dont plusieurs dizaines liées à des tirs de LBD », et « 22 personnes éborgnées par ces tirs ».
« L’impact d’une balle en caoutchouc à moins de dix mètres revient à recevoir un parpaing de 20 kg lancé à un mètre », a-t-elle affirmé. Selon elle, « ce n’est pas une proposition de loi contre les policiers, elle vise aussi à les protéger eux ».
« Depuis le 17 novembre, il y a eu près de 1.500 blessés parmi les forces de l’ordre, qu’il s’agisse de policiers, de gendarmes et même de pompiers », a encore précisé M. Nuez, faisant également état de « près de 80 dégradations majeures sur des bâtiments publics ».
Source: AFP