Le second vice Premier ministre Qatari a révélé les réelles raisons qui sont derrière l’embargo imposé à son pays par l’Arabie saoudite et ses alliés depuis juin 2017, et qui n’ont rien à voir, selon celui, avec celles déclarées, liées aux accusations de soutien au terrorisme et de liens avec l’Iran.
Lors d’un entretien avec le journal qatari Lusail news, Abdallah ben Hamad al-Atiyat a révélé que Riyad voulait surtout s’emparer du plus grand champ de gaz dans le monde, qui appartient à son pays.
« Il s’agissait d’un plan diabolique qui s’était basé sur une étude saoudienne effectuée par l’Université de Riyad depuis quelques années et qui a été retirée en raison du mécontentement de la Cour royale », a-t-il indiqué.
Et d’enchainer en précisant les raisons derrière ce plan : «l’Arabie saoudite consomme 3 millions de barils de pétrole par jour pour produire de l’électricité. Si elle continue avec ce train-là de consommation locale de diesel et de gasoil, avec la hausse de la consommation de l’électricité qui sera de l’ordre de 10% par an, elle ne pourra plus vendre à l’étranger aucun baril avec l’avènement de 2032».
Selon M. Atiyet, il y a une grande différence entre l’utilisation du gaz ou du pétrole pour produire le pétrole. « Entre les deux stations de gaz et de pétrole, la première donne 95% d’énergie alors que la seconde n’en donne que 60%. »
Raison pour laquelle estime-t-il l’Arabie aura à affronter un gros problème.
Selon lui, mêmes les Emirats arabes unis se trouvent dans le même pétrin. « Abu Dhabi a d’ores et déjà une crise de gaz vu que 35% de sa production en électricité dépend du gaz qatari, tandis que le reste utilise les dérivés de pétrole, ce qui est très coûteux et incompatible avec l’environnement », explique-t-il.
« En conquérant le Qatar et en occupant le plus grand champ de gaz au monde, les hydrocarbures leur suffiraient encore 200 années, et leur épargneraient des milliards de dollars. Ils pourraient en conséquence installer pipeline qui puisse déverser le gaz depuis le champ du nord vers l’Arabie, puis le vendre sur le marché mondial et gagner des centaines de millions de dollars par jour. Ils pourraient aussi approvisionner le Bahreïn et l’Égypte en gaz », a-t-il souligné.
« Le Qatar est aujourd’hui le plus grand producteur de gaz dans le monde. Il dirige la plus grande société de transport de gaz au monde et transporte des cargaisons mensuelles qui suffisent amplement aux besoins égyptiens », a-t-il poursuivi.
L’Égypte fait partie des pays qui font part à l’embargo décrété par l’Arabie, ainsi que le Bahreïn, les EAU et le Koweït.
Celui qui voulait tuer le roi Abdallah d’Arabie vit aux EAU
A cet égard, M. Aityat a regretté la confiance que son pays a accordée aux autres pays du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG), et surtout son entière dépendance sur l’Arabie saoudite pour importer des produits alimentaires. Il a accusé des « mouches électroniques » dirigées aussi bien par des services saoudiens que émiratis d’être derrière une campagne médiatique sur les réseaux sociaux destinée à montrer Doha en position de faiblesse.
« L’embargo économique et aérien ne nous brisera pas », a-t-il assuré.
Le vice-ministre qatari a tenu à rappeler que c’est son pays qui a sauvé le monarque saoudien précédent, le roi Abdallah, parce qu’il a informé les autorités saoudiennes que le régime de Mouammar Kadhafi envisageait de le liquider.
Selon lui, celui qui avait été chargé de la mission vit aujourd’hui à Abu Dhabi.
« Ils savent qu’ils se trouve à Abu Dhabi, ce qui veut dire entre autre que les EAU avaient fait part au plan de la tentative d’assassinat du roi Abdallah. Je ne peux pas le confirmer à 100% mais c’est la seule raison pour laquelle il vivrait là-bas », a-t-il souligné.
Et de conclure que le CCG est désormais fini.