L’heure est grave pour les entreprises pétro-gazière françaises au Liban: Le Français Jean-Pierre Lacroix qui préside au sous-secrétaire de l’ONU, chargé des opérations de maintien de la paix au Liban (Finul) devrait bien transmettre le message à ses supérieurs.
Lors d’une rencontre avec le président libanais, ce dernier a évoqué tour à tour deux dossiers comme si ces deux dossiers étaient bien imbriqués : le tracé des frontières maritimes du Liban, ce qui reste bien lié à la question de l’intégrité des réserves offshore libanais que pille Israël mais aussi la violation du ciel libanais par ce même régime israélien qui a usé et abusé de l’espace aérien du pays du Cèdre pour frapper la Syrie.
Ce n’est pas sans raison que le vieux routier de la politique libanaise aborde ces questions parallèlement et simultanément en présence d’un cadre français.
Lors de la réunion avec ce responsable du maintien de la paix des Nations-Unies, Aoun a exprimé sa « frustration » devant le refus par « Israël de démarquer sa frontière maritime avec le Liban » : « Le Liban fait toujours face à l’opposition d’Israël à délimiter la frontière maritime dans la Zone économique exclusive, en dépit des propositions qui ont été faites à ce sujet ».
Puis il s’en est pris à l’impunité de Tel-Aviv qui depuis des années se permet de violer le ciel libanais, et ce, au mépris de la résolution 1701 sans que l’ONU, et en d’autres termes ses alliés occidentaux, y compris la France, y réagissent de manière effective. « Il faut que les agressions maritimes, aériennes et terrestres d’Israël contre la souveraineté du Liban cessent », a affirmé Aoun.
Les analystes politiques relèvent d’importants contrats signés en février 2018 au Liban. Le pays avait signé un premier contrat d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore avec le consortium composé des compagnies pétrolières Total (France), Eni (Italie) et Novatek (Russie) pour le bloc 9 et le bloc 4 (centre-ouest).
Israël revendique également une partie du bloc 9 outre les empiétements qu’il a déjà effectué sur les richesses gazières libanaise.
Pour de nombre d’analystes, la double remarque du président Aoun est bien significative, alors que ce dernier s’apprête à se rendre à Moscou où il devra parler à la fois coopération militaire et énergétique. La nature des discussions et des accords à venir pourrait faire pencher le secteur énergétique libanais en faveur des Russes et/ou en défaveur des Français, si ces derniers ne prouvent pas les liens privilégiés qu’ils disent avoir avec le Liban.
Source: Press TV