Le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, en visite lundi à Washington, a signé un accord pour ouvrir une base brésilienne au lancement de satellites américains.
Bolsonaro, qui sera reçu mardi par Donald Trump à la Maison Blanche, n’a jamais caché son admiration pour son homologue américain.
Après plus d’une décennie de présidents socialistes au Brésil, il affiche volontiers son approche favorable au milieu des affaires.
Il a signé lundi un accord avec des entreprises américaines pour permettre le lancement de satellites commerciaux depuis la base d’Alcantara, dans l’Etat septentrional de Maranhao.
« Nous devrions remercier Dieu pour le récent changement d’idéologie au Brésil », a-t-il dit devant la Chambre américaine de commerce. « Nous voulons rendre au Brésil sa grandeur, tout comme Trump veut rendre sa grandeur à l’Amérique ».
La base d’Alcantara est idéalement située en raison de sa proximité avec l’équateur, ce qui permet des économies de combustible de l’ordre de 30% pour les lancements.
Le Brésil, qui est en concurrence avec Kourou, en Guyane française, espère donc emporter une tranche du précieux marché des lancements.
Mais l’accord doit encore être approuvé par le Congrès brésilien, qui avait bloqué un engagement similaire de l’ancien président Fernando Henrique Cardoso au motif que le Brésil perdrait de sa souveraineté face aux Etats-Unis.
Les espoirs du Brésil pour Alcantara avaient connu un revers en 2003, lors de l’explosion d’un lanceur de satellites sur la base, qui avait tué 21 personnes et détruit une partie des installations.
L’ancien président de gauche Luis Inacio Lula da Silva avait signé un accord avec l’Ukraine pour l’utilisation de la base d’Alcantara, mais le Brésil y avait ensuite mis fin en citant des développements économiques et technologiques.
- Bolsonaro, dont les liens étroits avec le milieu des affaires suscitent l’inquiétude des écologistes, a dit espérer d’autres investissements américains.
« Dans différents domaines, les minerais, l’agriculture, la biodiversité –nous avons une immense biodiversité en Amazonie–, nous aimerions beaucoup avoir un partenariat avec ce pays que j’admire », a-t-il dit en référence aux Etats-Unis.
Bolsonaro a aussi évoqué le Venezuela, qui doit figurer parmi les principaux sujets de l’entretien qu’il aura mardi avec M. Trump.
« Nous devons libérer la nation vénézuélienne. C’est pourquoi nous comptons sur les Etats-Unis pour atteindre cet objectif », a-t-il dit.
Les Etats-Unis, qui exigent le départ du pouvoir du chef de l’Etat vénézuélien Nicolas Maduro, sont à la tête des quelque 50 pays, dont le Brésil, ayant reconnu l’opposant Juan Guaido, président du Parlement, après qu’il s’est autoproclamé président par intérim.
Source: AFP