Plusieurs mois se sont passés depuis le prétendu attentat déjoué à Villepinte en France. Les responsables français avaient ainsi prétendu que l’Iran était impliqué dans un incident ayant visé une réunion du groupuscule terroriste, les « Moudjahidines du peuple ou OMK », connu en Iran sous le nom des Monafeghines (les hypocrites) ; accusation sans fondement qui reposait sur des informations fournies par le Mossad.
Et voilà qu’on apprend que la CIA aurait été complice d’un mystérieux groupe dissident étant à l’origine d’une attaque contre l’ambassade de la Corée du Nord à Madrid. Sans scrupule, la CIA se permet de déstabiliser les alliés européens des États-Unis. Or, certaines sources y voient des tentatives américaines d’aider à un plan de renversement du gouvernement nord-coréen. Ne devrait-on pas douter de la bonne foi des responsables US lorsqu’ils parlent du dialogue avec Pyongyang ?
Le site d’information Opex360.com proche des milieux militaires français écrit que le 22 février, soit quelques jours avant la rencontre, à Hanoï, du président américain Donald Trump et du leader nord-coréen Kim Jong-un, des hommes armés ont réussi à pénétrer à l’intérieur de l’ambassade de la Corée du Nord à Madrid, où ils ont ensuite séquestré une partie du personnel et volé des données informatiques et des téléphones portables.
« Près d’un mois plus tard, les tenants et les aboutissants de cette affaire demeurent mystérieux », écrit le site. Cette semaine, la presse espagnole a révélé que deux des assaillants étaient connus pour entretenir des liens avec la CIA. Et d’en conclure que le service américain était à l’origine de cette opération qu’un simple groupe de malfaiteurs n’aurait pas été en mesure de concevoir et d’exécuter.
Le contre-espionnage espagnol, a précisé le quotidien El Pais, a même demandé des explications à la CIA. Mais si cette dernière a nié toute responsabilité dans cette affaire, elle l’a fait de manière « peu convaincante », affirme le journal, en s’appuyant sur des « sources gouvernementales ».
Le 15 mars, en se basant sur des confidences faites par des personnes « proches du dossier », le Washington Post a avancé une autre piste. Ainsi, d’après lui, cette intrusion dans l’ambassade serait le fait d’un groupe appelé « Défense civile Cheollima » [DCC], dont le but est de renverser, ni plus ni moins, le gouvernement nord-coréen. Et cette organisation a d’ailleurs fait récemment parler d’elle en publiant un communiqué pour se proclamer “gouvernement provisoire du Nord” sous le nom de “Joseon libre” [du nom de la dynastie coréenne qui régna sur la péninsule entre 1392 et 1910, année de son annexion par le Japon, ndlr]. »
En 2017, le groupe Cheollima [ou « Free Joseon] a pris part à l’évacuation vers Macao de Kim Han-sol, le fils de Kim Jong-nam, le demi-frère de Kim Jong-un qui venait alors d’être assassiné lors d’une attaque commise au moyen d’un gaz neurotoxique en Malaisie. D’après le site opex360, le Wall Street Journal avancera par la suite que l’organisation avait reçu de l’aide de la part de certains pays dont les États-Unis.
« Quoi qu’il en soit, le Washington Post avance que la CIA aurait été “probablement consciente” qu’une telle opération contre une emprise diplomatique nord-coréenne à quelques jours d’un sommet crucial aurait pu faire dérailler les discussions en cours entre les États-Unis et la Corée du Nord. » Du moins, c’est, d’après l’article, ce qu’a assuré Sue Mi Terry, une ex-analyste de la centrale de Langley. « Ce n’est pas quelque chose que la CIA entreprendrait », a-t-elle dit.
En attendant, la CIA s’est refusée à faire le moindre commentaire. Tout comme, d’ailleurs, les autorités espagnoles, américaines et nord-coréennes, ajoute l’article publié par Opex360.
« Cela étant, on ne sait que très peu de choses sur le groupe Cheollima, si ce n’est qu’il vient de revendiquer l’inscription de graffitis sur les murs de l’ambassade de la Corée du Nord à Kuala Lumpur [Malaisie]… Un geste qui est à des années-lumière d’une opération comme celle réalisée à Madrid, laquelle exige des compétences particulières et des moyens. Enfin, certains avancent que cette organisation pourrait être liée aux services secrets sud-coréens », ajoute l’article.
Source: PressTV