La BBC s’est penché sur la personnalité intrigante du général Qassem Souleimani, le chef la brigade al-Quds au sein du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Iran. Non sans visées manipulatrices qui veut l’accuser ainsi que son pays de tous les maux de la région, déplore un ex-ambassadeur italien.
Dans un documentaire diffusé dans la nuit du 14 mars, elle le qualifie comme l’illustre son titre « le chef de l’ombre : le cerveau militaire de l’Iran ».
Celui qui tire les ficelles des évènements
Selon sa réalisatrice, Jane Corbin, « c’est lui qui tire les ficelles depuis les dessous du jeu d’échec de la région, et qui a contribué à brosser l’image de la région ». « Tout en étant le vilain pour certains, aussi bien ses amis que ses ennemis estiment qu’il est celui qui a le plus de pouvoir au Moyen-Orient aujourd’hui », ajoute-t-elle.
Dans son descriptif cité dans l’article qu’elle a écrit pour le Middle East Eye (MEE) , elle le présente comme quelqu’un qui appartient à la classe ouvrière, qui a connu la révolution islamique et a façonné sa carrière militaire durant la guerre irako-iranienne, comme étant « un martyr-vivant ».
Celui qui a bati l’influence de l’Iran en Irak
Selon Mme Corbin, après le renversement de Saddam Hussein, l’objectif de Souleimani en Irak a été d’empêcher ce pays de devenir une puissance qui déstabilise l’Iran. C’est ainsi qu’il a armé des groupes militaires chiites, indique-t-elle.
Devant sa caméra, le commandant des forces britanniques à Bassora le général Jonathan Shaw lui a imputé la mort d’une quarantaine de ses soldats en 2007, ayant péri dans des engins explosifs et des bombes apportés de l’Iran. « Nous savions qu’ils venaient mais ne pouvions pas les en empêcher. Plus nos blindés devenaient grands, leurs bombes grandissaient », a-t-il confié pour le documentaire.
Selon lui, ces opérations étaient bien calculées dans le but de forcer la pression, sans toutefois parvenir à une guerre globale.
Selon l’auteure du documentaire, Bassora est toujours sous l’influence iranienne, 10 années après le retrait britannique, ainsi que tout l’Irak.
L’entrée de Daech en Irak a aussi permis à ce chef militaire iranien de redorer davantage son image. Son pays a été le premier qui a fourni des armes aux groupes chiites ainsi que kurdes pour le combattre.
« Isis était qui était très méchant a donné l’occasion à Souleimani de devenir le chevalier blanc », estime le général Stanley McChrystal qui a été commandant du Joint Special Operations Command (JSOC) et s’occupa ainsi d’une grosse partie des opérations des troupes spéciales pendant la guerre d’Irak et en Afghanistan.
Un spécimen différent des chefs militaires
Des analystes occidentaux soupçonnent Souleimani de vouloir créer un couloir terrestre entre Téhéran et la Méditerranée afin de faire passer des armes au Hezbollah.
Durant la guerre en Syrie, il aurait utilisé la brigade al-Quds pour infiltrer les défenses israéliennes, ce à quoi l’entité sioniste aurait riposté par une série de raids.
Le documentaire regorge d’autres avis sur la personne du général iranien.
Celle du religieux irakien Jalaleddine al-Saghir , selon lequel il est «un spécimen très rare, spirituel, idéaliste, et très différent du profit traditionnel que l’on retrouve chez les chefs militaires ».
Quant à l’ex-chef des forces américaines en Irak et ex-directeur de la CIA David Petraeus, il prétend avoir eu affaire à Souleimani, celui-ci était « capable, charismatique, qualifié, professionnel, compétent et un homme diabolique ».
Un documentaire manipulateur
Dans le documentaire, Petraeus rapporte une histoire selon laquelle le général Souleimani lui aurait demandé de négocier directement avec lui sur la gestion de la situation au Moyen-Orient.
Ce qui est un mensonge selon l’ex ambassadeur d’Italie en Irak, Marco Carnelos, selon lequel les informations du documentaire britannique sont « simplettes et déformées ».
Dans un article publié dans le MEE, il révèle que durant deux années de son mandat à Bagdad, les responsables américains lui ont demandé à plusieurs reprises de faire passer des messages aux milices chiites et, surtout, de promouvoir un dialogue direct avec leurs homologues iraniens.
« Cette décision a été systématiquement rejetée par les deux ambassadeurs iraniens avec lesquels j’ai eu affaire, tous deux considérés comme des membres du CGRI et portant vraisemblablement les ordres de Souleimani », rapporte M. Carnelos.
Il reproche au documentaire de ne pas apporter de nouvelles informations et de répéter des choses connues depuis des années.
Et son plus gros problème réside dans le fait qu’il raconte les évènements d’un point de vue purement occidental, déplore-t-il.
Selon lui, le programme a voulu en s’adressant au public occidental lui insuffler que tous les problèmes de la région étaient dus à une petite minorité, qu’elle soit un Etat, un groupe ou une personnalité.
« Toute l’histoire du monde occidental sur l’Iran et le général Souleimani provient de sources israéliennes,…, comme c’est le cas avec le documentaire de la BBC dont la source n’est autre que Danny Yatom, l’ex-chef du Mossad », a-t-il conclu. Le documentaire britannique débute par son opinion.
Source: Divers