La Russie s’est vivement opposée à la décision de la Maison-Blanche de reconnaître la souveraineté d’Israël sur les hauteurs du Golan.
Oleg Morozov, membre de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre haute du Parlement russe, a déclaré, jeudi 21 mars, que la Russie n’accepterait jamais la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan. « Trump nuit à la communauté internationale et au monde arabe », a-t-il martelé.
Oleg Morozov a ensuite ajouté qu’en reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan, Donald Trump suivait trois objectifs : « le premier est de se rapprocher d’Israël qui est considéré aux États-Unis comme le seul allié sur la question. La seconde est de diviser le monde arabe et la troisième est de porter un coup dur à la Syrie et à son partenariat avec la Russie ».
L’ONU, la Turquie et la Ligue arabe ont également exprimé leurs vives oppositions au nouveau tweet du locataire de la Maison-Blanche.
Téhéran déploré les violations par Trump des résolutions de l’ONU
L’Iran par la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a fermement condamné « les décisions arbitraires » du président américain Donald Trump qui plongent la région dans de nouvelles crises.
« Le régime sioniste, en tant que régime occupant, n’a pas de souveraineté sur aucun territoire arabe ou islamique et son agression et son occupation devraient être immédiatement arrêtées », a déclaré Qassemi dans un communiqué.
« Le Golan est également considéré comme le territoire occupé de la terre syrienne selon les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. La seule solution réside dans la la fin de l’occupation », a-t-il indiqué.
Il a en outre déploré les actes de Trump en tant que violations des résolutions de l’ONU et du droit international et a déclaré que ses « décisions personnelles et arbitraires » n’avaient révélé que les véritables politiques des États-Unis, qui sont dangereuses pour le monde entier et vont plonger la région dans de nouvelles crises consécutives.
Erdogan : La position de Trump met la région au bord « d’une nouvelle crise »
La déclaration du président américain met la région au bord « d’une nouvelle crise », a pour sa part affirmé vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
« La déclaration malheureuse du président Trump à propos du plateau du Golan met la région au bord d’une nouvelle crise, de nouvelles tensions », a déclaré le président turc à l’ouverture d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul.
« Il est hors de question pour la Turquie et l’OCI de rester silencieuses devant un sujet aussi sensible », a ajouté M. Erdogan. « Nous n’autoriserons jamais la légitimation de l’occupation du plateau du Golan ».
Bien qu’hostile au président syrien Bachar al-Assad, M. Erdogan ne cesse de dire son attachement à l’intégrité territoriale de la Syrie.
Le Caire appelle à respecter les résolutions de l’ONU
Au Caire, la Ligue arabe a jugé que la position de l’administration américaine était « dépourvue de toute valeur légale ».
L’Egypte, proche de l’administration Trump, a elle réaffirmé dans un communiqué sa position selon laquelle « le Golan syrien est un territoire arabe occupé » et son annexion « nulle et non avenue » au regard du droit international.
Elle a souligné la nécessité de respecter les résolutions de l’ONU s’agissant de « l’inadmissibilité de l’acquisition de terres par la force », sans faire directement allusion aux propos de M. Trump.
Donald Trump a publié un tweet, jeudi 21 mars, soutenant la souveraineté factice d’Israël sur les hauteurs du Golan qui font partie intégrante du territoire syrien.
« Après 52 ans, il est temps que les États-Unis reconnaissent pleinement la souveraineté d’Israël sur les hauteurs du Golan, territoire qui revêt une importance particulière pour la sécurité et la stratégie de l’État d’Israël et pour la stabilité régionale! », a écrit Donald Trump hier, le jeudi 21 mars.
À 70 kilomètres de Damas, le Golan a été occupé en 1967 par l’entité sioniste à l’issue de la Guerre des Six Jours. La région a été ensuite annexée en 1982 par Israël, acte qu’aucun pays n’a reconnu à ce jour. Idem pour les Nations unies.
Le feu vert du président américain à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan intervient au moment où les affaires de corruption financière de Benjamin Netanyahu ont réduit pas mal ses chances de briguer un autre mandat.
Cette initiative de Trump pourrait donc s’inscrire dans le cadre des efforts destinés à renforcer la cote de popularité du Premier ministre israélien pour les élections du 9 avril.
Sources: Tasnim + AFP + PressTV